L’IGP ou Indication Géographique Protégée est un signe officiel d’origine défini au niveau européen. Moins exigeant que l’Appellation d’Origine Protégée (AOP, anciennement baptisée AOC en France), il est accessible à tout produit dont une caractéristique déterminée (un ingrédient, une recette, un procédé) peut être attribuée à son origine géographique.
Son histoire
L’IGP a été créée en 1992. En France, la gestion de ce signe officiel (adoption des cahiers des charges notamment) est confiée à l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO).
Depuis le 1er août 2009, les vins de pays ont le statut d’IGP. Hormis ces vins, on compte aujourd’hui près d’une centaine de produits français sous IGP. Citons à titre d’exemple l’Agneau de l’Aveyron, l’Ail de la Drôme, la Bergamote de Nancy, la Brioche Vendéenne, le Kiwi de l’Adour ou la Tomme des Pyrénées.
L'intérêt pour le consommateur
Si l’IGP, est construite autour d’un ancrage territorial du produit, il faut souligner que ce lien au territoire est a priori moins fort que dans le cas de l’AOP. En effet, il suffit que l’un des étapes de production, de transformation ou d’élaboration ait lieu sur le territoire concerné pour que le produit puisse prétendre à une IGP. Rappelons que, dans le cadre de l’AOP, chacune de ces trois étapes doit se dérouler dans la région de référence.
A titre d’exemple, dans le cas des Pâtes d’Alsace (IGP), la farine et les œufs utilisés ne sont pas nécessairement originaires d’Alsace. En revanche, c’est la fabrication qui doit se faire en Alsace, selon une recette traditionnelle.
La procédure d'obtention
Les professionnels proposent des cahiers des charges définissant l’ancrage territorial du produit.
Le projet est soumis à l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) composé de représentants des professionnels et des consommateurs ainsi que des ministères de l’Agriculture, de l’Economie et de la Justice.
Après validation, ce cahier des charges fait l’objet d’une publication au Journal Officiel français puis communautaire.
La crédibilité
L’ensemble du dispositif est basé sur la certification : des organismes tiers doivent s’assurer du respect par les producteurs du cahier des charges. Il s’agit là d’une garantie importante pour les consommateurs.
Mais, il faut souligner qu’entre les deux signes officiels d’origine, l’AOP et l’IGP, les consommateurs ont généralement du mal à faire la différence !
Pourtant, en raison d’un assouplissement des exigences de l’IGP pour les cahiers des charges les plus récents, la différence risque bien d’être de plus en plus criante. Par exemple, le Jambon de Vendée IGP, la Charcuterie corse IGP pourraient tout à fait être élaborés avec des porcs en provenance de n’importe quel pays de l’Union Européenne.
De quoi ne plus rien y comprendre pour les consommateurs !