C’est le moins célèbre des signes de qualité. Peu répandue, la STG ou Spécialité Traditionnelle Garantie a pour objet de protéger une composition traditionnelle ou un mode de production original.

Son logo ressemble à celui de l’IGP dont le centre (un dessin évoquant la terre) aurait disparu. Et pour cause ! La STG ne fait pas référence à une origine géographique, à un terroir, à une production sur un territoire donné.

Son histoire

La STG a été créée en 1992 dans le cadre de la politique européenne de qualité concernant les produits agricoles et alimentaires. Initialement appelée « Attestation de Spécificité », elle fait référence à la composition d’un produit, à son mode de production ou de transformation de façon traditionnelle. Cette demande peut intéresser les industriels soucieux de protéger un produit spécifique portant un nom caractéristique dont la réputation est liée à un mode de production qualitatif particulier, indépendamment de son lieu de production.

Intérêt

La STG n’a d’intérêt que pour des produits trop répandus géographiquement pour bénéficier d’une AOP ou d’une IGP, mais dont on souhaite tout de même protéger le « savoir-faire » (composition ou mode de production traditionnels).

Son obtention impose aux opérateurs le respect d’un cahier des charges. Mais la STG propose deux niveaux de protection différents.

Comment ça marche ?

La STG est régie par le règlement 509-2006. La mise en œuvre d’un cahier des charges (type d’ingrédients utilisés, définition rigoureuse de la recette,...) en vue de l’obtention d’une STG est sous la responsabilité d’un Organisme de Défense et de Gestion (ODG), regroupant les représentants des différents maillons de la production et qui doit bénéficier d’un agrément par l’INAO 

Pour le niveau de protection dit « fort » de la STG, l’utilisation du nom est réservée. Ainsi, pour le « Jamon serrano », seuls les producteurs respectant le cahier des charges STG peuvent utiliser le nom « Jamon serrano » pour leurs produits.

Pour le niveau de protection « faible », seule l’apposition sur le produit de la STG ou du logo permet aux consommateurs de reconnaître les produits fabriqués dans le respect des exigences du cahier des charges STG. Ce niveau de protection concerne des produits élaborés à grande échelle pour lesquels il serait difficilement envisageable d’imposer à tous les opérateurs le respect du cahier des charges et le contrôle par une tierce partie.

Quelle crédibilité ?

L’obtention du logo STG garantit le caractère traditionnel du produit en s’appuyant sur un cahier des charges précis et des contrôles réalisés par des organismes certificateurs. Comme les autres logos communautaire, il présente de ce point de vue une bonne fiabilité.

Cependant, une fois la STG enregistrée, tous les producteurs de l’UE ou même d’un pays tiers, peuvent produire la STG et utiliser le nom de la STG dans la mesure où ils respectent le cahier des charges.

C’est ainsi que dans le cas des Mozzarellas, on trouvera dans les rayons de la Mozzarella AOP (fabriqué avec du lait de bufflonne dans la région italienne de Campanie), de la Mozzarella STG (fabriquée avec du lait de vache en respectant la recette et la présentation traditionnelles) et de la Mozzarella « tout venant ». Pas facile de s’y retrouver !

Au final, pour le consommateur, le plus qu’apporte la STG semble bien moindre que celui d’autres signes de qualité. Sa principale lacune est qu’elle n’empêche en rien la délocalisation d’une production traditionnelle.