Mme Christine BOUTIN nous l'assure : 'il n'y aura pas d'expulsion sans relogement'. Si cela peut être perçu comme un progrès, comment interpréter cette affirmation lorsque l'on voit que la loi de mobilisation pour le logement, en attente de publication, prévoit une diminution du délai de suspension des expulsions, le ramenant de trois à un an ?
Où va-t-on reloger les personnes concernées lorsque d'aucuns estiment à plus de trois millions le nombre de logements nécessaires pour résoudre le mal-logement en France ?
Il y a comme un paradoxe dans cette procédure qui consiste à vouloir reloger d'urgence une personne alors qu'elle a déjà un toit.
Pourquoi donc chercher à expulser un locataire, avec toutes les conséquences qui en découlent, notamment en terme de désocialisation et de traumatisme ?
Nous estimons que les locataires de bonne foi ne doivent pas être expulsés.
Il appartient à l'Etat de mettre en place des mécanismes d'indemnisation des bailleurs afin que ces derniers ne soient pas pénalisés par cette situation.
La mise en place d'une véritable Garantie des risques locataires universelle et mutualisée, pourtant appelée de ses vœux par le Président de la République, pourrait sécuriser les propriétaires et rendre inutile toute procédure d'expulsion.
La CLCV demande :
- qu'il soit sursis à toute procédure d'expulsion pour les locataires de bonne foi ;
- qu'une véritable Garantie des risques locatifs universelle et mutualisée soit mise en place sans délai pour l'ensemble des relations locatives.