Deux ans après notre précédente enquête sur les produits à base de poisson, nous nous sommes penchés de nouveau sur leurs étiquettes afin d’en évaluer la qualité ainsi que l’information fournie aux consommateurs. Au total, nous avons passé au crible 237 produits de marques nationales et distributeurs dans 7 catégories : panés, hachés, rillettes, surimis, soupes, parmentiers et brandades et plats cuisinés.
Au sein de toutes les catégories, les quantités de poisson varient beaucoup : du simple au triple, par exemple, pour les soupes (15 % à 45 %). Pour certains produits, elles sont faibles. C’est le cas notamment pour des panés dont la part de poisson est inférieure à 50 %, ce qui est regrettable. Concernant la façon dont les quantités de poisson sont indiquées sur les étiquettes, des progrès sont notables depuis notre enquête de 2014. Mais des efforts sont encore attendus, notamment sur les panés.
Dans les produits transformés, l’utilisation de filets de poisson est rare (hormis dans les plats préparés et les panés) puisqu’elle ne concerne que 24 % des 237 références de notre échantillon. Le plus souvent, la matière première est de la chair de poisson que l’on retrouve dans les surimis, les parmentiers et dans la plupart des croquettes et rillettes de poisson. Or, malgré nos demandes auprès des pouvoirs publics, il y a deux ans, ce terme n’est toujours pas défini. Par ailleurs, pour de nombreux produits, exceptés pour les surimis, les étiquettes n’indiquent pas s’il s’agit de filet ou de chair.
Globalement, les panés destinés aux enfants semblent de moins bonne qualité que les autres : ils contiennent moins souvent de filet (30 % au lieu de 52 %) et sont sensiblement moins riches en poisson (et donc en protéines) du fait de l’ajout notamment de purée de pommes de terre ou du fromage. En outre, ils sont aussi un peu plus riches en sel, sucre et matières grasses saturées. Il est inadmissible que les enfants ne puissent pas bénéficier de produits de qualité au moins équivalente à celle des autres références.
A la suite de notre enquête précédente, un travail relatif à un code des usages des matières premières tendant à définir les produits « chair » et « pulpe » a été entrepris par les professionnels. Nous regrettons que les associations de consommateurs n’y soit pas associées et que, près de deux ans plus tard, il n’ait pas encore abouti à définir ces produits, leurs procédés de fabrication et les critères de classification dans ces catégories.
Règlementairement, nous regrettons également que la mention de l’espèce puisse disparaître lorsque le poisson est un ingrédient et que le nom du produit ne fait pas référence à une espèce particulière. Le consommateur doit savoir ce qu’il mange. Et, il nous semble qu’une plus grande transparence dans la déclaration des espèces mises en œuvre et la précision de la provenance ou origine devrait permettre de restaurer la confiance des consommateurs.
Télecharger nos fiches-sélection :
Télécharger les 8 fiches-sélection produits de la mer CLCV 2016