L’Institut National du Cancer (Inca) et le ministère de la santé viennent de publier, à l’attention des professionnels de santé, une brochure destinée à faire le point sur les liens entre alimentation et cancer. Elle s’appuie sur une expertise conduite par le Fonds mondial pour la recherche contre le cancer à partir de 7000 articles scientifiques. Une synthèse fort utile alors que, dans ce domaine, les théories pseudo-scientifiques pullulent sur internet ou dans les rayons des librairies.
Un certain nombre de facteurs de risque sont clairement identifiés, ce qui n’a d’ailleurs pas manqué de susciter la réaction des professionnels de l’agroalimentaire concernés. L’alcool est ainsi très clairement au banc des accusés et les auteurs battent en brèche l’idée selon laquelle une consommation modérée pourrait être bénéfique. Il suffirait en effet d’un verre d’alcool par jour pour augmenter les risques et dans un souci de prévention, il est donc préférable de se limiter à une consommation occasionnelle d’alcool.
Une alimentation trop riche en viande rouge et en charcuteries contribuerait au risque de cancer colorectal. Toutefois, il ne s’agit pas de bannir ces produits qui contiennent des nutriments importants comme les protéines, le fer, le zinc. L’important ici est d’éviter la surconsommation, et il est proposé de maintenir les quantités de viande rouge à moins de 500 g par personne et par semaine. Notez que ce repère correspond à une quantité après cuisson englobant les viandes de boeuf, veau, porc, agneau, mouton, chèvre et cheval.
Parmi les facteurs de risque, figurent le surpoids et l’obésité qui pourraient favoriser plusieurs cancers : œsophage, rein, pancréas, côlon-rectum, sein, …Les auteurs nous invitent également à limiter les apports en sel afin de prévenir les risques de cancer de l’estomac.
Les compléments alimentaires sont aussi sur la sellette, en particulier ceux contenant du bêta-carotène car, à fortes doses, ce composé est susceptible d’accélérer les cancers du poumon chez les fumeurs. L’occasion de rappeler que les besoins en bêta-carotène peuvent, et doivent, avant tout être couverts par une alimentation variée.
Enfin, l’Inca et le Ministère de la santé soulignent qu’il existe des arguments scientifiques en faveur de comportements « bénéfiques ». Une activité physique régulière, les fameux « cinq fruits et légumes par jour » et l’allaitement maternel seraient ainsi susceptibles de limiter les risques de certains cancers.
(Publié le 25/02/09)