Véritable enjeu de santé publique, ce thème a été retenu par Consumers International (CI), fédération internationale d’organisations de consommateurs dont nous sommes membre, dans le prolongement de sa campagne intitulée #AntibioticsOffTheMenu (antibiotiques hors du menu), amorcée fin 2015 et à laquelle nous avions participé.
Actuellement, la moitié des antibiotiques environ produits dans le monde sont utilisés dans les élevages où ils sont encore parfois employés de manière déraisonnable pour traiter les animaux. En outre, même si leur usage comme promoteur de croissance n’est plus autorisé dans l’Union européenne depuis 2006, c’est loin d’être le cas dans d’autres pays d’où peut provenir la viande ou le poisson que nous consommons. Ces mauvaises pratiques entraînent le développement de bactéries infectieuses qui sont résistantes aux antibiotiques, c’est ce que l’on appelle l’antibiorésistance.
C’est pourquoi, tout comme CI, nous avons interpellé les principales chaînes de restauration rapide mais également les acteurs de la restauration commerciale et collective. Nous leur avons demandé notamment de s’approvisionner auprès d’élevages n’utilisant pas à titre préventif et encore moins en tant que promoteur de croissance, des antibiotiques destinés aux humains. Nous avons également demandé aux différentes filières d’élevage (produits carnés et d’aquaculture) de nous indiquer où elles en étaient dans leur processus de réduction des antibiotiques.
En France, l’Etat s’est engagé dans le Plan Ecoantibio 2017 qui vise à réduire de 25 % l’usage des antibiotiques vétérinaires d’ici 2017. Par ailleurs, des professionnels ont décidé de mentionner sur certains produits que les animaux ont été élevés sans antibiotiques dès la fin du sevrage. De telles initiatives vont dans le bon sens.
Toutefois, il reste que près de 13 000 patients meurent chaque année des suites d’une infection causée par un germe dit multi-résistant aux antibiotiques, d’après le ministère de la Santé.
Informer les consommateurs est primordial. C’est en ce sens que nos associations locales mènent déjà et ont proposé dans le cadre de cette Journée mondiale de nombreuses actions (réunions publiques d’information, animations sur l’hygiène alimentaire, le bon usage des antibiotiques en médecine humaine, des ateliers cuisine, etc.) afin de responsabiliser le grand public en rappelant que chacun peut agir à son niveau.