La CLCV participe actuellement à plusieurs consultations sur les nanotechnologies. Ce terme désigne un éventail très large de techniques qui ont pour point commun l’utilisation de matériaux ou de composants appartenant à l’univers de l’infiniment petit. On parle ici de tailles de l’ordre du milliardième de mètre (30 000 fois plus petit que l’épaisseur d’un cheveu), c'est-à-dire à l’échelle de molécules.
Les applications des nanotechnologies sont nombreuses : il existe déjà des verres, des ciments et des peintures « autonettoyants », on parle de textiles capables de réagir à la température et des produits cosmétiques intègrent déjà des nanoparticules. La recherche médicale est bien sûr concernée, tant pour les méthodes de diagnostic que pour les traitements.
Mais qu’en est-il dans nos assiettes ? Il est difficile d’apporter une réponse catégorique à cette question du fait de l’absence d’un registre officiel et publique. Toutefois, il semble bien que les utilisations alimentaires soient pour l’instant très limitées. Mais les perspectives ne manquent pas…
Grâce aux « nanos », les industriels pourraient enrichir plus facilement les boissons en arômes ou substances à but nutritionnel. Traditionnellement insolubles dans l’eau, certaines vitamines, une fois « nanoencapsulées », pourraient être ajoutées à votre soda préféré sans en altérer l’aspect. D’autres applications sur la texture des aliments ou le masquage d’odeurs sont évoquées.
C’est sans doute avec les emballages « actifs et intelligents » que les nanos pourraient faire leur entrée dans nos cuisines. Des nanoparticules métalliques incluses dans l’emballage permettent de capter l’oxygène ou de prévenir le développement de germes. De minuscules capteurs situés au contact de l’aliment pourraient détecter d’éventuels agents pathogènes… De quoi augmenter les durées de conservation et limiter les risques d’intoxication alimentaire.
Parmi toutes ces innovations, il reviendra au consommateur de distinguer les avancées réelles et utiles des simples « gadgets » dont l’industrie est si friande. La question des risques éventuels pour la santé et l’environnement doit également être posée. Et il faut reconnaître qu’aujourd’hui les réponses sont bien minces. Ainsi, dans son rapport sur les nanotechnologies alimentaires rendu public le 14 octobre 2008, l’Agence européenne de sécurité sanitaire des aliments pointait de nombreuses incertitudes tant en ce qui concerne la détection des nanoparticules dans l’alimentation que l’évaluation de leurs éventuels effets toxiques.
(publié le 09/01/09)