Dans le cadre de l’évaluation du bisphénol A, une substance présente dans un grand nombre d’objets de la vie courante, l'Anses vient de publier un rapport signalant des effets sanitaires, avérés chez l'animal et suspectés chez l'homme, même à de très faibles doses. Des risques avérés sur le système reproducteur, l’immunité ou le métabolisme ont notamment été établis dans les études conduites chez l’animal.
Rappelons que le BPA entre dans la fabrication de diverses résines synthétiques, de retardateurs de flammes et du polycarbonate, un plastique transparent, rigide et résistant aux usages multiples : CD, lunettes, pièces auto, équipements sportifs,...
Le BPA est également présent dans des emballages alimentaires : biberons, bouilloires, bonbonnes d’eau, revêtement intérieur de certaines boîtes de conserve ou canettes. Il peut migrer en quantités infimes de l’emballage vers l’aliment où il se retrouve alors à l’état de traces infimes et pourrait mimer l’action de certaines hormones perturbant ainsi divers processus biologiques en particulier au cours du développement du fœtus ou des jeunes enfants.
L’interdiction des biberons au BPA, votée en France en 2010, a marqué une première étape dans l’application du principe de précaution à cette substance.
Cependant, la multiplicité des sources d’exposition requiert une approche plus large : il convient d’identifier les utilisations du BPA qui sont les plus préoccupantes. Cet inventaire doit évidemment se focaliser en priorité sur l’exposition des femmes enceintes et des jeunes enfants, en particulier par voie alimentaire.
Des solutions de substitutions, aussi sûres que possible, au BPA devront ensuite être recherchées. La CLCV soutient les efforts engagés par l’Anses dans ce sens et souhaite qu’une expertise indépendante compare de façon approfondie les alternatives existantes. En effet, à l’heure actuelle, un grand nombre d’études ont été menées sur le BPA mais les matériaux de remplacement ont rarement fait l’objet de la même attention. Un important effort de recherche est donc nécessaire pour éviter qu’à terme les remèdes se révèlent pire que le mal.
Publié le 27/09/11