Dans un contexte où l’offre bancaire classique s’essouffle et où les alternatives se multiplient, la BNP cherche à capter de nouveaux clients parmi les déçus du guichet.
Elle rachète ainsi le Compte-Nickel. Diffusé dans les bureaux de tabac depuis 3 ans, ce compte connaît un réel succès (500 000 clients) qu’il espère voir encore prospérer (2 millions en 2020).
Ce rachat confirme le potentiel des nouvelles offres bancaires qui se multiplient, des banques en ligne à la grande distribution (Carrefour Banque). Il montre aussi que les concepts novateurs ont du mal à résister aux sirènes des groupes bancaires traditionnels.
Point fort : la souplesse
Le point fort du Compte-Nickel - et il faut bien en convenir – en est la souplesse, puisque quiconque peut en ouvrir un avec une pièce d’identité et un numéro de téléphone chez un buraliste. Fini donc les files d’attente à la banque et le stress éventuel d’avoir affaire au banquier.
Mais comme d’autres comptes bancaires, le fonctionnement du Compte-Nickel génère toutefois des frais dont le niveau global peut varier crescendo selon le niveau d’utilisation. Par exemple, 20 € pour l’ouverture du compte, 20 € à chaque date d’anniversaire, 2 % du montant déposé en espèces, et entre 0.50 € (en Point Compte-Nickel) et 1€ (en distributeur) à chaque retrait d’espèces.
Si certains consommateurs peuvent être séduits par la souplesse de ce compte, il n’est pas la meilleure des solutions pour les personnes qui pensent ne pas pouvoir ouvrir un compte bancaire parce qu’elles ont rencontré des difficultés avec leur banque.
Droit au compte et services gratuits
Or, l’expression « être interdit bancaire » signifie simplement être interdit d’émettre des chèques pendant une période de cinq ans et non pas l’interdiction de posséder un compte bancaire. Rappelons – et la CLCV s’est largement investie dans la création de ce dispositif – qu’il existe en France un droit au compte bancaire. Autrement dit, lorsqu’une banque refuse à un particulier l’ouverture d’un compte courant, elle doit le faire par écrit. Et muni de ce refus, toute personne peut solliciter la Banque de France qui obligera une banque à lui ouvrir un compte en banque avec les services bancaires de base, qui sont, eux, entièrement gratuits. Et qui sont assez proches de ceux qui sont associés au Compte-Nickel et notamment (pas de chéquier, pas de découvert autorisé, carte à autorisation systématique et possibilité de passer des virements et des prélèvements).
Par ailleurs et au-delà des cas de refus d’ouvertures de compte, il existe aussi une offre à bas coût que les banques doivent proposer à leurs clients fragiles.