Red Bull, Monster, Dark Dog, Burn, Truc de fou, Lapin pin-pin … Les boissons énergisantes sont désormais bien installées dans les rayons des grandes surfaces et des discounters. Auprès des jeunes elles semblent avoir une aura quasiment magique et ils en consomment assez régulièrement.
Au cours de la journée d’évaluation de santé organisée par la Mutualité française au lycée des 2 Caps à Marquise (62), les lycéens ont expliqué aux animatrices de la CLCV du Boulonnais ce qu’ils pensaient des boissons énergisantes.
C’est cool ! C’est trop bon ! Passée cette première explication, ce qui séduit les jeunes c’est l’image des marques : la force et la puissance du taureau chez Red Bull ; le côté sombre et ésotérique des griffes du logo de Monster ; la flamme très rock de Burn ; l’évocation de la puissance sexuelle du lapin déjanté de Lapin pin-pin... Au passage, il semblerait qu’en matière de boissons dites énergisantes, les marques de distributeurs ou discount soient perçues comme des avatars bas de gamme, même si la plupart reprennent des codes visuels similaires (animaux mythiques, couleurs ...).
Cela explique donc que nos ados considèrent que ces boissons « ça sert à faire la fête », « ça se mélange à la vodka », « ça donne de la force pour le sport », « ça permet d’être en forme », « ça donne de l’énergie grâce à la Taurine »... Ah, la Taurine ! De nombreux jeunes imaginent que cet acide aminé est obtenu avec des testicules ou du sperme de taureau (les légendes urbaines ont la vie dure). Je vous laisse donc imaginer ce qu’en conclut un adolescent travaillé par ses hormones...
Par contre, aucune allusion à la caféine et au fait que certains sont très sensibles à ses effets ! Pourtant, c’est la teneur élevée en caféine de ces boissons qui est justement pointée du doigt par l’ANSES dans son avis d’octobre 2013. C’est pourquoi l’Agence recommande d'éviter la consommation de boissons dites énergisantes en association avec l'alcool, lors d'un exercice physique ou lors d’une activité favorisant la transpiration. Sont particulièrement concernés les femmes enceintes et allaitantes, les enfants et adolescents, les personnes sensibles aux effets de la caféine ou présentant certaines pathologies (troubles cardio-vasculaires, psychiatriques et neurologiques, insuffisance rénale, maladies hépatiques sévères...). Mais ça, les lycéens semblent n’en avoir jamais entendu parler !
Boissons énergisantes : face aux risques avérés, une réglementation s’impose