Alors que l’ANSES s’apprête à publier un avis sur les risques associés aux boissons énergisantes (Red Bull, Monster, Dark Dog et autres), la CLCV alerte les pouvoirs publics sur les modes de consommation de ces produits et sur leur banalisation croissante.
Il semble que la consommation de boissons énergisantes commence de plus en plus tôt chez les jeunes. En mars dernier, l’agence européenne de sécurité alimentaire publiait une étude indiquant qu’en Europe 18% des enfants de 3 à 10 ans en avaient déjà consommé. Dans le cadre d’actions menées dans les collèges, notre association locale de Boulogne-Sur-Mer a interrogé les élèves sur leurs pratiques. Sur 332 élèves de 6ème et de 5ème, près de la moitié déclarait avoir déjà testé ces produits et 19% disaient en consommer environ une fois par mois.
Par ailleurs, les boissons énergisantes sont souvent perçues comme des boissons de l’effort ce qu’elles ne sont en aucun cas. Cette confusion, savamment entretenue par le marketing des fabricants, est loin d’être anodine comme l’avait relevé la société française de nutrition du sport dès 2008. En effet, chez les personnes qui y sont sensibles, la caféine qu’elles contiennent augmente le risque de troubles du rythme cardiaque à l’effort. Dès lors, la référence aux sports, notamment via le sponsoring, devrait être bannie du marketing des boissons énergisantes.
Les risques que posent les usages inappropriés de ces produits appellent un renforcement des mesures d’étiquetage. Des mentions visibles devraient les déconseiller aux enfants et rappeler qu’elles ne sont pas adaptées à l’effort physique et ne doivent pas être mélangées avec l’alcool.
Nous demandons enfin que les teneurs en caféine soient réglementées afin d’éviter qu’elles n’atteignent les sommets observés aux Etats-Unis. Rappelons qu’outre atlantique, les boissons énergisantes sont responsables d’une augmentation des cas d’intoxications à la caféine et qu’elles démultiplient les problèmes d’alcoolisation des plus jeunes (binge drinking). Afin d’éviter ce scenario, il est indispensable d’encadrer dès maintenant les teneurs en caféine et les formats de ces produits.
(Publié le 30/09/2013)