D’après plusieurs enquêtes menées en Europe, l’information du consommateur en matière de produits de la pêche est loin d’être satisfaisante. Consciente de ces lacunes, la commission européenne a mis sur la table une proposition de règlement comportant un certain nombre d’avancées.
Première piste d’amélioration : préciser quelle est l’espèce du poisson qui est vendu. En effet, lorsqu’on ouvre une boite de thon, on ne sait pas toujours ce qu’on va manger. Du thon listao ? Du thon germon ou du thon albacore ? Mystère ! Pourtant ces espèces n’ont pas toutes la même texture, ni la même couleur. D’où l’intérêt, pour les consommateurs qui souhaitent s’y retrouver, d’une information précise sur l’espèce. Le risque de confusion est d’ailleurs accru lorsqu’on achète certains plats cuisinés pouvant contenir des mélanges d’espèces. Les professionnels pouvant alors être tentés de remplacer une espèce coûteuse par une qui l’est moins.
Plus inquiétant ! En Europe, le consommateur européen ne sait pas forcément que le poisson proposé à l’étal est en cours de décongélation. Si la France fait figure de bon élève puisque la réglementation nationale impose déjà la mention « décongelée », il est important que l’harmonisation européenne aille dans ce sens et non dans celui d’un nivellement vers le bas.
En revanche, sur l’origine du poisson de gros progrès restent à faire. En France comme dans le reste de l’Europe ! Alors que d’après l’IFOP 61% des consommateurs aimeraient en savoir plus, seule l’indication des zones de capture définies par la FAO à l’échelle mondiale est requise. Des zones tellement larges qu’elles ne fournissent qu’une information très vague et ne permettent pas réellement d’éclairer les consommateurs à la recherche de produits locaux.
Sur tous ces points, les discussions entre le parlement européen, la commission et les états membres débutent. Malheureusement, les attentes des consommateurs ne semblent pas figurer parmi les priorités des politiques.
Néanmoins, les organisations de consommateurs européennes, dont la CLCV, restent mobilisées afin de faire progresser l’information du consommateur. En particulier, en réclamant la mise en place d’un écolabel pour les produits de la mer.