Depuis 2012, dans l’Union européenne, les allégations de santé doivent être scientifiquement prouvées par le biais d’une évaluation de l’EFSA pour pouvoir être revendiquées par un aliment ou un complément alimentaire.
En ce qui concerne la caféine, un certain nombre d’allégations ont été validées scientifiquement. Elles concernent l'amélioration des performances d'endurance, la vigilance ou la concentration.
Les députés de la Commission Environnement, santé publique et sécurité alimentaire (ENVI) se sont penchés sur la proposition de la Commission européenne qui prévoit d’autoriser les allégations de santé à propos de la caféine, sauf pour les produits destinés aux enfants et pour les aliments médicalisés.
Le problème soulevé par les membres de la Commission ENVI, mais aussi par la CLCV et le BEUC, est que ce projet permettrait une allégation santé sur les boissons énergisantes, comme Red Bull, Burn ou Monster.
Ces boissons ne sont pas particulièrement destinées aux enfants. De ce fait, elles rentrent dans le champ de la proposition de la Commission européenne. Pourtant, de très nombreuses études, y compris celle publiée par l’EFSA en 2013, montrent que 68% des adolescents et 18% des enfants en boivent régulièrement.
Les eurodéputés craignent donc, à juste titre, que l’autorisation d’allégations de santé sur les boissons énergisantes n’ait un impact négatif sur les jeunes. Par exemple en leur faisant croire qu’ils peuvent obtenir de meilleurs résultats scolaires alors que la consommation des boissons énergisantes peut entrainer des céphalées, des troubles du sommeil ou des troubles comportementaux chez les enfants et adolescents consommateurs réguliers.
Par ailleurs, ils ont rappelé que les boissons enrichies en caféine sont en général aussi sucrées que les sodas. Prétendre à un effet santé pour ces boissons alors que l’épidémie d’obésité en Europe est loin d’être jugulée leur parait donc déplacé.
La proposition de la Commission européenne fera l’objet d’un vote lors de la session plénière de juillet à Strasbourg. La Commission ENVI invite donc le Parlement à mettre son véto à la mesure. Position que soutient la CLCV.