Dans l’Union européenne, la caféine est clairement un sujet controversé. Si des médecins et des autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme, plusieurs industriels de l’agroalimentaire souhaitent afficher une allégation santé sur les emballages des aliments contenant de la caféine.
C’est dans ce contexte que l'EFSA s’est penchée la sécurité de ce composé chimique naturellement présent dans le café, le cacao, le thé, les baies de guarana ou la noix de cola ou bien ajouté à divers aliments tels que des pâtisseries, des glaces, des bonbons ou des boissons.
Suite à son expertise, l’agence recommande aux femmes enceintes de ne pas consommer plus de 200 mg de caféine par jour (soit environ 2 tasses de café) afin de limiter l’exposition du fœtus.
Pour les enfants et les adolescents, exposés surtout via leur consommation de chocolat, de sodas et de boissons énergisantes, un niveau sans risque de 3mg/kg de poids corporel par jour a été proposé pour une consommation habituelle de caféine. Cependant, l'EFSA reconnaît que les données en ce qui concerne la sécurité de la caféine chez les enfants sont largement insuffisantes pour calculer un niveau de consommation de caféine sûr.
Quant aux adultes en bonne santé, ils pourraient consommer sans risque jusqu’à 400 mg de caféine, tout au long de la journée, soit environ 4 tasses de café.
Au-delà, des effets indésirables, notamment cardiovasculaires, peuvent apparaître. L’ESFA reconnait également que des doses individuelles de 100mg de caféine (environ 1 tasse de café) peuvent affecter la durée et le rythme du sommeil chez certains adultes, en particulier si elle est consommée près de l'heure du coucher.
Un avis plutôt rassurant, mais attention ! L'EFSA n’a pas évalué les effets de la caféine pour les populations atteintes de troubles médicaux ou prenant des médicaments. Or, ces personnes peuvent consommer des boissons énergisantes ou des compléments alimentaires riches en caféine (voir les commentaires à ce post). L’autorité européenne ne s’est pas penchée non plus sur les effets de l’association caféine et alcool, lorsque celui-ci est consommé au-delà des limites autorisées pour la conduite, par exemple lors de la consommation de plusieurs canettes de boissons énergisantes pendant des séances de binge drinking.
Reste maintenant à savoir ce que la Commission va faire de cet avis.
Il est évident que pour maintenir la consommation de caféine dans les limites du raisonnable, alors que les produits alimentaires en contenant se multiplient, la Commission se doit de refuser les allégations santé concernant la caféine et la performance physique ou l’endurance.