Le passage à la pompe est de plus en plus difficile pour les automobilistes… Et leurs portefeuilles ! Les prix du carburant ne cessent d’augmenter et le mouvement ne semble pas près de s’arrêter. La CLCV a constaté que sur un an (avril 2017 à avril 2018), les prix du diesel et du super 95 (SP 95), ont respectivement fait un bond de près de 15 centimes et de 10 centimes par litre.
Cette flambée s’explique en partie par l’augmentation du prix du baril et de la marge de distribution, mais plus encore par la hausse des taxes. La CLCV demande donc au gouvernement de cesser d'augmenter les taxes sur les carburants et aux distributeurs de modérer leurs marges.
L’impact relatif de la hausse du prix du baril
Le prix du carburant varie, entre autres, en fonction du cours du baril de pétrole et du taux de change euro-dollar. En un an, le prix du baril de pétrole brut est passé de 52,50 à 57,22 euros. Mais son prix étant exprimé en dollar, l’impact de cette augmentation a été largement amorti par un euro fort face à un dollar plus faible. Ainsi, à cause du prix du baril, le prix du carburant a pris seulement trois centimes au litre.
Hausse des marges des distributeurs
La marge de distribution désigne la part du prix au litre facturé qui rémunère le distributeur. La France a longtemps bénéficié d’une forte concurrence dans la distribution de l’essence notamment grâce aux grandes surfaces qui prenaient très peu de marge. Une concurrence qui permettait d’avoir les marges les plus basses d’Europe, de l’ordre de 6 à 7 centimes le litre. Mais depuis le début de cette décennie, on assiste à une hausse structurelle de ces marges pour atteindre une dizaine de centimes le litre. En 2017, la marge était en moyenne de 11 centimes par litre sur le prix de l’essence. Depuis le début de l’année elle est à près de 14 centimes. Même constat pour le diesel, alors qu’elle était de 11,2 centimes en moyenne en 2017, elle est passée à 12,6 centimes.
Des taxes de plus en plus lourdes
Les taxes sur les produits pétroliers ont explosé. Le relèvement, le 1er janvier 2018, de la contribution climat énergie a fortement impacté le diesel. Cette hausse est plus importante pour ce carburant car l’État souhaite aligner sa fiscalité sur celle de l’essence d’ici 2021. Pour le diesel, le montant total des taxes atteint 84 centimes/litre en moyenne depuis le début de l’année, soit près de 9 centimes de plus que l’année dernière. La hausse s’élève à 5 centimes pour l’essence.
Coup dur pour le pouvoir d’achat
L’augmentation du prix des carburants a un impact important sur le pouvoir d’achat des consommateurs. Pour un ménage disposant de deux véhicules, un au diesel et un à essence, et parcourant 25 000 kilomètres à l’année, la hausse des prix conduit à augmenter les dépenses du foyer de 180 euros environ à l’année. Nous pouvons raisonnablement estimer que le seul effet « 2018 » de l’augmentation des prix du carburant induit un surplus de dépense compris entre 100 et 225 euros à l’année pour la plupart des ménages ayant une voiture. Un coup dur pour les ménages, qui selon la dernière enquête de l’Insee, « Budget de famille »*, consacrent en moyenne près de 20 % de leur budget à l’automobile (acquisition et utilisation), dont 5,3 % sont consacrés au carburant, premier poste de dépense.
L’augmentation du prix du carburant touche particulièrement les ménages dépendants de l’automobile notamment ceux habitant en milieu rural et en banlieue.
* Enquête Budget de famille- INSEE - 201
Source : Union française des industries pétrolières (UFIP)
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