Au rayon des fruits et légumes des supermarchés, les tomates sont les stars ! Mais, même si les Français en achètent environ 14 kg chaque année, du côté du goût, les enquêtes d’opinion montrent une forte insatisfaction, les consommateurs regrettant tous le goût des tomates d’antan. C’est pourquoi depuis quelques années on assiste en rayon à une déferlante : les tomates « oubliées », dont la très célèbre Cœur de bœuf, sont de retour !
Le hic, c’est que la véritable Cœur de bœuf si savoureuse est plutôt molle quand elle est mûre et ne se conserve pas longtemps. Du coup, on trouve en magasin non pas des tomates Cœur de bœuf mais des hybrides côtelés beaucoup plus résistants aux nombreuses manipulations. Bien que la DGCCRF ait invité à plusieurs reprises les commerçants à ne qualifier de Cœur de bœuf que les tomates qui appartiennent vraiment à cette variété, l’ambigüité est entretenue en rayon et on trouve en général étiqueté « Cœur de bœuf », « Type Cœur de bœuf » ou « Groupe Cœur de bœuf », quand ce n’est pas carrément « Cœur de bœuf », des tomates côtelées. Du coup, comme le montre notre enquête sur la qualité des tomates de 2015, malgré leur prix plus élevé, elles sont aussi décevantes du point de vue du goût que leurs concurrentes.
En l’état actuel, la CLCV considère que ces mentions peuvent être de nature à induire les consommateurs en erreur et qu’elles ne permettent pas une information loyale de ces derniers.
Un véritable travail est donc nécessaire pour clarifier l’offre afin de ne pas tromper les consommateurs. De plus, nous demandons à ce que les contrôles programmés dans le cadre de l’enquête annuelle sur les fruits et légumes à norme spécifique soient particulièrement axés sur le secteur des tomates et sur ce problème. Nous souhaitons par ailleurs que les résultats de ces enquêtes et les éventuelles sanctions soient rendus publiques.