La CLCV a pris position récemment en faveur de l’échelle nutritionnelle, un système d’étiquetage des aliments simple et pratique prôné par le Professeur Hercberg dans un récent rapport remis à la ministre de la santé sur la politique nutritionnelle.
Afin que les consommateurs puissent s’exprimer sur cette proposition d’étiquetage, nous avons lancé le 27 février un sondage en ligne. Cette initiative n’est manifestement pas du goût de l’ANIA, le syndicat des industriels de l’agroalimentaire, qui s’oppose farouchement à cet étiquetage. Dans un courriel du 5 mars auquel nous avons pu avoir accès, l’ANIA a en effet incité ses troupes à voter « massivement » sur notre site afin de faire pencher la balance en défaveur de ce nouvel étiquetage.
L’ANIA, qui dit sur son site internet placer les consommateurs « au cœur de ses préoccupations et de ses actions » n’est manifestement pas prête à entendre leur avis sur un sujet comme l’étiquetage qui les concerne pourtant au premier chef. Pour étouffer dans l’œuf toute prise de parole du public, rien de tel qu’un bourrage des urnes en bonne et due forme. A ce stade, nous ne savons pas si cette manipulation grossière a ou non reçu l’aval du Comité des sages cité par la charte de déontologie de l’ANIA.
Attaqué sur notre terrain et au cœur de nos missions, nous demandons aux pouvoirs publics d’intervenir pour mettre un terme à cette pratique scandaleuse. Il est évident que le lobby de l’agroalimentaire refuse toute amélioration de l’information des consommateurs sur la qualité nutritionnelle des produits. Nous espérons que, en dépit des pressions qui s’exercent, le ministère de la santé saura faire primer les enjeux de santé publique sur les intérêts catégoriels et rendra obligatoire cet étiquetage dans son projet de loi de santé publique.
(Publié le 10 mars 2014)