La synéphrine est une substance contenue dans l’écorce d’orange amère. Elle est aussi présente en quantité variable dans les agrumes (Citrus spp) que nous consommons. Lorsque nous buvons du jus d’agrumes, nous avalons donc quelques milligrammes à quelques dizaines de milligrammes par verre de cette substance sans que cela constitue un danger.
La situation peut être toute différente lorsqu’on consomme des compléments alimentaires à base de synéphrine. Largement commercialisés, ils prétendent aider à une réduction de la masse grasse (« brûleur de graisse », cure d’amaigrissement, « sèche » des sportifs) ou se présentent comme un stimulant utilisé en musculation. Ils apportent des quantités très variables de synéphrine aux doses préconisées par les fabricants. Dans certaines marques, la synéphrine est associée à de la caféine.
Par le biais de dispositif de Nutrivigilance, l’Anses a reçu 18 signalements d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires contenant un ingrédient obtenu à partir d’agrumes, sources de synéphrine. Il s’agissait principalement d’effets cardiovasculaires, d’atteintes hépatiques, d’atteinte neurologique...
A l’issue de son évaluation, l’Anses considère donc que les apports en synéphrine par les compléments alimentaires doivent être inférieurs à 20 mg/jour(*) (certaines préparations en contiennent beaucoup plus) et recommande de ne pas associer la synéphrine à de la caféine ou à des substances en contenant.
De plus, l’agence déconseille fortement l’utilisation de ces produits lors d’une activité physique (contrairement à ce que recommandent certains sites marchands) ainsi qu’aux populations sensibles comme les personnes suivant un traitement pour l’hypertension, une cardiopathie ou une dépression, les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants et les adolescents et les personnes en surpoids ou obèses cherchant à perdre du poids.
(*) Ce repère ne constitue pas une limite de sécurité au sens propre du terme. Cependant, la dose de 20 mg/jour correspond à la dose ingérée par les forts consommateurs d’agrumes et peut constituer, pour l’ANSES, un repère d’apport de synéphrine à ne pas dépasser pour les compléments alimentaires.