La consommation de compléments alimentaires afin d’augmenter la masse musculaire ou de diminuer la masse grasse est relativement courante dans les milieux de la musculation (bodybuilding, culturisme…). Mais elle se développe aussi dans d’autres disciplines sportives (les clubs de rugby par exemple). Elle peut même concerner des consommateurs souhaitant perdre du poids.
Pourtant cette consommation n’est pas anodine. Au cours des années précédentes, le dispositif de Nutrivigilance mis en place par l’ANSES a enregistré 49 cas d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires destinés aux sportifs. Certains de ces produits avaient été achetés sur Internet.
Des effets potentiellement graves
Des effets potentiellement graves, majoritairement d’ordre cardiovasculaire (tachycardie, arythmie et accident vasculaire cérébral) et psychique (troubles anxieux et troubles de l’humeur), ont été observés par les scientifiques. L’Agence de sécurité sanitaire déconseille donc l’usage de ces compléments alimentaires aux personnes présentant des facteurs de risque cardiovasculaire ou souffrant d’une cardiopathie ou d’une altération de la fonction rénale, hépatique ou encore de troubles neuropsychiatriques. Ces produits sont bien sûr également déconseillés aux enfants, aux adolescents et aux femmes enceintes ou allaitantes.
Les experts réitèrent par ailleurs leur recommandation de ne pas consommer de compléments alimentaires contenant de la caféine avant et pendant une activité sportive. Ils soulignent également que la consommation concomitante de plusieurs compléments alimentaires ou leur association avec des médicaments peut être dangereuse pour la santé. C’est pourquoi l’Anses insiste sur la nécessité de prendre conseils auprès d’un professionnel de santé avant de consommer des compléments alimentaires, et de signaler cette consommation lors d’une délivrance de médicaments.
Attention aux circuits de commercialisation
Si on achète en général dans des parapharmacies ou de magasins de sports, les consommateurs peuvent être tentés par des achats en ligne. On y trouve en effet des produits réputés « plus efficaces ». Là aussi, l’Anses tire la sonnette d’alarme ! Elle a retrouvé la présence de substances interdites dans certains compléments alimentaires vendus sur le Net, comme des stéroïdes anabolisants, de la pseudoéphédrine ou un médicament indiqué dans la prise en charge de l’obésité dont l’autorisation de mise sur le marché (AMM) a été suspendue en 2010 suite à la mise en évidence d'une augmentation du risque de complications cardiovasculaires.
L’Agence conseille donc aux sportifs de s’approvisionner dans les circuits d’approvisionnement les mieux contrôlés par les pouvoirs publics (conformité à la réglementation française, traçabilité et identification du fabricant) : chaines de magasins sportifs, parapharmacie ... Elle leur recommande aussi d’être attentifs à la composition des produits consommés et de privilégier les produits conformes à la norme AFNOR NF V 94-001 (juillet 2012).