Afin de savoir ce qui se passe vraiment lorsqu’on décide de se passer des herbicides, les chercheurs de l’unité d’Agroécologie de l’INRA de Dijon testent depuis 10 ans différents systèmes de culture et diverses stratégies de gestion des mauvaises herbes.
Le résultat est bluffant ! Grâce à l’adoption de moyens agronomiques variés et complémentaires tels que la lutte intégrée et le travail du sol, il est possible de maitriser les mauvaises herbes en utilisant peu ou pas d’herbicides. Le tout, sans affecter réellement les rendements !
Formidable ! On a enfin une solution pour atteindre les objectifs du plan Ecophyto 2018 (réduire de 50% le recours aux pesticides) !
Pour cela, les chercheurs proposent de substituer de l’agronomie à la chimie : sortir de la monoculture ou du trio « blé, orge, colza », réinventer des rotations complexes en introduisant par exemple des légumineuses, réfléchir sur les dates de semis, repenser le travail du sol, désherber mécaniquement…
S’il est donc possible techniquement de se passer d’herbicides, cela est-il vraiment rentable économiquement pour les agriculteurs ? La réponse est plus complexe. En effet, un tel système nécessite d’organiser différemment le travail sur l’exploitation mais surtout de trouver des débouchés pour les cultures de « diversification » incorporées dans les rotations (par exemple, l’alimentation animale), organiser des marchés...
Bref, il faut repenser l’agriculture !