Le dernier volet du règlement européen sur l’information des consommateurs (dit INCO) entre en vigueur ce jour. Il rend obligatoire la déclaration nutritionnelle sur les produits alimentaires vendus préemballés. L’objectif est de permettre aux consommateurs de comparer les denrées entre elles et à choisir les aliments les plus adaptés à leurs besoins.
C’est sous la forme d’un tableau que cette information est communiquée au consommateur. Lorsque la place est insuffisante sur l’emballage, les informations sont présentées sous forme linéaire. Dans tous les cas, le consommateur pourra désormais trouver sur l'étiquette, en plus de la valeur énergétique, les quantités de lipides, d'acides gras saturés, de glucides, de sucres, de protéines et de sel pour 100 g ou 100 ml. Ces valeurs peuvent être également exprimées pour une portion et être accompagnées des apports quotidiens de référence ou AQR par 100 g ou 100 ml ou par portion. Les informations nutritionnelles obligatoires peuvent être complétées, de manière facultative, par des informations sur d'autres nutriments comme les acides gras monoinsaturés, les poly-insaturés, l’amidon, les fibres, les vitamines, les minéraux...
Certains aliments préemballés échappent à la déclaration nutritionnelle obligatoire. C’est, par exemple, le cas des produits emballés mono-ingrédient (comme la farine), du café, des tisanes, des boissons alcoolisées et des produits alimentaires commercialisés dans des emballages ou récipients dont la face la plus grande a une surface inférieure à 25 cm2.
Pour peu qu’ils sachent aller à l’essentiel, l’étiquetage nutritionnel peut aider les consommateurs désirant connaitre la quantité de sucre, d’acides gras saturés ou de sel dans leur alimentation.
Mais, pour de nombreux consommateurs, le tableau nutritionnel reste une information complexe. Notamment lorsqu’ils sont en bonne santé, il ne leur permet pas d’avoir une appréciation globale de la qualité nutritionnelle du produit alimentaire.
Malgré toutes les discussions sur ce sujet pendant les travaux sur le règlement INCO, le législateur européen est passé à côté de l’essentiel : la définition d’un étiquetage nutritionnel simple et harmonisé, complémentaire au tableau. Il a préféré laisser cela à l’initiative (encadrée) des Etats membres. Possibilité dont s’est emparée la France, puisque la loi de modernisation du système de santé publique de 2016 prévoit la mise en place de manière volontaire d’un outil permettant de rendre compréhensible une information nutritionnelle, désormais certes obligatoire, mais trop complexe.