Depuis plusieurs années, les chercheurs pensent que les petits dormeurs ont plus de risques d’être en surpoids. C’est en particulier le cas chez les ados européens. Mais également chez les adultes.
Pour essayer d’en savoir plus, les chercheurs de l’Université du Colorado ont suivi 16 adultes en bonne santé et bons dormeurs pendant deux semaines à l'hôpital universitaire. Après trois jours où ils étaient autorisés à dormir 9 heures par nuit, la moitié d'entre eux ont vu leur temps de sommeil réduit à 5 heures pendant cinq nuits, les autres restant au rythme de 9 heures quotidiennes. Puis les rôles étaient inversés. Durant l'expérience, tous avaient accès à de la nourriture en quantité illimitée, (repas copieux, en-cas en libre-service sous forme de fruits, yaourts, glaces, chips...) et devaient effectuer deux séances quotidiennes d’activité physique de vingt minutes.
Dans les deux groupes, les adultes dont les nuits ont été réduites ont pris du poids malgré une augmentation de leur dépense énergétique. En effet, ils ont eu tendance à manger plus et à manger moins bien (petit-déjeuner trop léger, dîner copieux, grignotage pendant la soirée). Lorsqu’ils ont pu dormir plus longtemps la deuxième semaine, ces patients ont commencé à perdre du poids. Mais, comme bien souvent, il leur a été plus difficile de faire disparaître les kilos superflus que de les prendre.
Pour compenser le manque de sommeil répété et rester éveillé, notre organisme a donc tendance à manger plus que nécessaire. Cela peut être le cas lorsqu’on a une surcharge de travail ou lorsque des étudiants préparent un examen.
Plus généralement, les sollicitations pour retarder l’endormissement se généralisant dans notre société, la baisse du temps moyen de sommeil enregistré ces dernières décennies pourrait être l’un des nombreux facteurs de risque d'obésité, au même titre que le manque d'activité physique ou que les excès alimentaires.
Impact of insufficient sleep on total daily energy expenditure, food intake, and weight gain; Rachel R. Markwald, Edward L. Melanson, Mark R. Smith, Janine Higgins, Leigh Perreault, Robert H. Eckel and Kenneth P. Wright Jr.
Publié dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS) du 11 mars 2013.