La communication d’Orlait a bien compris notre désir de consommer local, de consommer des produits « authentiques », respectueux de la planète et des emplois près de chez nous. Le spot de la campagne « J’aime le lait d’ici » est si charmant, si bucolique qu’on a vraiment envie d’y croire... Du lait fait ici, par des vaches d’ici, dans des prairies d’ici... Bon pour l'emploi d'ici, jamais transporté loin d'ici... Et ce jardin potager, ce linge qui sèche au soleil... Toute cette campagne... Que tout cela est beau ! Mais la réalité est-elle à la hauteur de ces promesses ?
Côté prix, rien à redire. « J’aime le lait d’ici » est vraiment un lait premier prix, le moins cher de la grande surface à côté de chez moi (0,55€ le litre).
Côté achat « responsable », c’est autre chose. Quand on me dit « lait d’ici », je comprends (et je ne pense pas être la seule) lait produit près de chez moi. D’ailleurs la publicité m’a conforté dans cette idée, car elle indique qu’en moyenne moins de 330 km séparent les laiteries des clients. Quelle déception de constater que mon « lait d’ici » venait d’ailleurs ! De France, certes, mais pas du Nord-Pas de Calais, ou de Picardie ! Ma brique de lait vient de la région Centre (pour connaitre la provenance du lait, il suffit de regarder l’étiquette ovale avec le numéro du département). Elle a donc parcouru près de 500 km ! Dommage quand on met en avant l’empreinte carbone et la préservation de l’environnement.
Un dernier petit détail ! Si les emplois et les vaches sont bien d’ici, en revanche, rien ne garantit que le « lait d’ici » ait été produit uniquement par des vaches élevées dans des prairies, broutant la bonne herbe grasse... Il est même fort probable qu’elles aient mangé du soja importé d’Amérique du Sud. Mais ça, bien sûr, vous vous en doutiez !