Reste pour certains l’espoir de voir apparaitre dans les supermarchés le lait « FaireFrance ». Cet été, vous avez peut être croisé à l’entrée de certaines fermes des panneaux annonçant la naissance de cette marque de « lait équitable ».
Cette initiative est née en réaction aux crises des prix du lait. S’inspirant de ce qui se fait déjà dans d’autres pays européens, le « lait équitable » de la coopérative FaireFrance offrira à chaque agriculteur-coopérateur un complément de revenu.
Mais la coopérative étant une coopérative de vente et non une coopérative de collecte, elle se contentera d’acheter le lait à des industriels transformateurs et assurera ensuite la commercialisation. En clair et pour faire court, dans les briques « FaireFrance », il y aura du lait de fermiers français, mais qui ne seront pas forcément membres de la coopérative et n’auront donc pas bénéficié d’un prix plus avantageux que le prix du marché pour leur lait. On est donc loin des principes du commerce équitable qui repose sur une prime accordée au producteur et payée par le consommateur.
Le litre de lait sous marque « FaireFrance » devrait être commercialisé aux alentours de 90 centimes. Sur cette somme, 10 centimes iront directement dans une caisse à la coopérative ; les sommes ainsi récoltées seront redistribuées aux membres de la coopérative. En contrepartie, ceux-ci participeront à la promotion des produits en rayon. Mais les produits qu’ils vanteront ne seront pas toujours issu des fermes membres de la coopérative ce qui est plutôt déroutant pour les consommateurs.
Certes le lait sera « made in France », mais pas plus local que cela. Par exemple, en Belgique où le concept existe depuis 2010, on trouve des briques de lait « FaireBel » dans les supermarchés de Flandre remplies de lait belge, mais produit à l’autre bout du pays, dans la province du Luxembourg.
La démarche tient sans doute la route du point de vue économique mais on peut s’étonner de voir des éleveurs, d’habitude si prompts à critiquer les industriels du lait, marcher sur leurs traces !
Quand je vous disais que ce n’était pas facile de s’y retrouver ! Entre « équitable » et local, il va falloir choisir … à moins d’habiter à côté d’une ferme ou d’un des rares distributeurs de lait en libre-service.