En matière de lait maternel, il y a celles qui ont en trop et celles qui en manquent. Les premières ont la possibilité de donner leur lait dans des lactariums agréés. Le lait (après des contrôles microbiologiques et une pasteurisation) est ensuite destiné en priorité aux bébés prématurés. Mais en raison des faibles quantités collectées, les bébés nés à terme et en bonne santé, mais dont la maman n’a pas ou plus de lait, n’y ont pas accès.
Comme l’allaitement maternel exclusif et prolongé est particulièrement à la mode, « The Human Milk for Human Babies global network » (traduisez« Le réseau global pour le lait maternel ») met en contact, sur le réseau Facebook, des mamans souhaitant offrir leur lait et celles ne parvenant pas à allaiter suffisamment leur enfant. L'AFSSAPS met vivement en garde les personnes tentées par ces échanges de lait maternel sur le risque associé à cette pratique. En effet, contrairement à ce qui se pratique en lactarium, aucun contrôle microbiologique et sérologique n’est a priori effectué sur la donneuse. Or le lait maternel peut contenir des germes ou des virus, comme celui du SIDA. De plus, les conditions de transport et de conservation du lait échangé directement via Internet ne sont pas encadrées : le lait est-il bouilli ? chauffé ? la chaîne du froid est-elle respectée ? On n’en sait strictement rien !
Si on peut se féliciter que de nombreuses mamans aient compris l’avantage du lait maternel, il ne faut pas pour autant devenir extrémiste ! Lorsqu’on ne peut plus allaiter (ou lorsqu’on le ne veut pas), si le nourrisson est en bonne santé, il est plus judicieux d’utiliser à du lait maternisé que de jouer avec la santé de son enfant, en se procurant du lait maternel par n’importe quel moyen !
Rappelons-le, les laits « premier âge » sont des produits sûrs et sains, très contrôlés.