L’EFSA a rendu l’an dernier un avis sur l’utilisation de l’acide peroxyacétique pour décontaminer les carcasses de volailles à l’abattoir. Nous craignons que cet avis plutôt favorable n’aboutisse prochainement à une autorisation pour les professionnels d’utiliser ce produit biocide à l’abattoir, mais aussi que cela permette à des pays tiers (notamment les États-Unis) de commercialiser en Europe de la viande traitée de cette manière.
Comme en 2008 (voir notre Une de l’époque : « Poulet à l’eau de Javel : non merci ! »), l'objectif de ce traitement radical est d’éliminer, après l’abattage, toutes les bactéries pathogènes associées à la viande de volaille en plongeant les carcasses plongées dans des bains contenant un désinfectant biocide. Jusqu’à présent, en Europe, plutôt que d’agir radicalement en fin de chaine, on préfère maîtriser le risque sanitaire depuis la ferme jusqu'à l'abattoir
C’est un peu comme si, dans ma cuisine, plutôt que de nettoyer mon frigo régulièrement, je décidais de passer les aliments qu’il contient à l’eau de Javel, avant de les consommer. Quelle alléchante perspective !
La CLCV a donc interpelé les autorités françaises et européennes pour rappeler que même si certaines procédés sont réputés sans risque, ils doivent être considérés comme inacceptables dès lors que les consommateurs européens les jugent incompatibles avec leur mode de consommation et leur conception de l’agriculture.
La protection des consommateurs de l’Union et le maintien du « modèle » sanitaire européen ne sauraient être sacrifiés sur l’autel des intérêts économiques et commerciaux, alors que l'Union européenne et les États-Unis sont engagés dans des négociations pour un accord de libre-échange.
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