En 2008, la France lançait le Plan Écophyto. Objectif : réduire l’usage des pesticides de moitié en 10 ans. Force est de constater qu’on est loin du compte !
Dans son bilan 2013, le ministère de l’Agriculture a dû reconnaître qu’à mi-parcours la tendance était plutôt à une augmentation des pesticides dans les exploitations agricoles. Ainsi, en moyenne, sur la période 2011-2013, les cultures auraient reçu 5 % de produits phytosanitaires en plus que pour la période 2009-2011. Et même 9,2 % de plus entre 2012 et 2013 en raison de mauvaises conditions climatiques. Parallèlement, les données économiques montrent que la France reste vraiment accro à ces substances, au point d’être toujours le 1er consommateur de produits phytosanitaires en Europe. Et le 3e au niveau mondial !
Du coup, plutôt que de passer à la vitesse supérieure, les autorités préfèrent dire que l’objectif fixé pour 2018 est irréalisable. Le ministre Stéphane Le Foll a annoncé la révision d’Écophyto. Celui-ci fixe une réduction progressive des produits de traitements ... de 25 % d’ici à 2020 ; puis de 50 % à l’horizon 2025 ... À moins que, d’ici là, on ne décide encore une fois revoir le plan à la baisse plutôt que de réduire les pesticides !
Pour la CLCV, il convient d’agir sans délai ! Sans un changement notable dans les pratiques agricoles actuelles (diversification des productions, mise en place de rotations de cultures, développement de réseaux de surveillance et d’alerte permettant d’anticiper les infestations...), il ne sera pas possible de réduire l’exposition des consommateurs aux résidus de pesticides. Ni à l’horizon 2020 ni plus tard !