Le projet de loi santé actuellement discuté pose le principe d'une information nutritionnelle simplifiée, présente sur les emballages sous la forme de graphiques ou de symboles, comme le réclame depuis de nombreuses années la CLCV. D’après la ministre, cet affichage visuel doit permettre une différentiation sur le plan nutritionnel, des produits au sein d’une même catégorie. Quant aux modalités pratiques, le texte prévoit qu’elles soient élaborées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) et fixées par décret.
Si cette réforme est particulièrement attendue par les consommateurs, jusqu’à présent, les industriels de l’agroalimentaire et le monde de la grande distribution ne semblaient pas particulièrement emballés par l’idée.
Or voilà qu’en début de semaine, la FCD (Fédération des entreprises du commerce et de la distribution), qui rassemble notamment les groupes Carrefour, Auchan, Cora, Monoprix, Casino, Système U, Lidl et Aldi, a annoncé qu’elle préparait son propre système d’étiquetage nutritionnel. Largement inspiré par celui proposé il y a quelques mois par Carrefour, celui-ci se base sur un code couleur associé à la fréquence de consommation des aliments.
S’il est encourageant de voir la plupart des enseignes de la grande distribution considérer enfin que l’actuel tableau nutritionnel n'est pas assez clair et qu’il faut le compléter, le système d’affichage qu’elles proposent est bien en deçà de ce qu’espèrent les consommateurs. En particulier, il ne permet pas, à notre sens, de repérer rapidement, en faisant ses courses, si un produit est plus intéressant qu'un autre sur le plan nutritionnel.
À l’aube de débats qui risquent fort d’être houleux, la CLCV rappelle donc qu’elle est favorable à un format d’étiquetage nutritionnel harmonisé et validé par les experts scientifiques. De plus, il est évident pour nous que le dispositif qui sera retenu devra permettre aux consommateurs de comparer facilement la qualité nutritionnelle des produits.