Notre enquête : Biscuits, gâteaux et barres de céréales : des fruits surtout sur l’emballage !
SOMMAIRE
. À la recherche du fruit perdu
. Arômes, additifs et colorants : des listes d’ingrédients à rallonge
. Quelle est la note Nutri-Score de votre en-cas préféré ?
Malgré les profils nutritionnels riches en sucres et en matières grasses, 20 produits affichent des allégations ou des mentions valorisantes sur leur emballage.
Des allégations « santé » sur des produits riches en sucre et en matières grasses
Des allégations nutritionnelles mettent en avant la richesse en fibres, en vitamines ou en protéines. Si elles sont encadrées par une réglementation européenne (par exemple « riche en fibres » ne peut être apposée que si le produit contient au moins 6 g de fibres par 100 g ou au moins 3 g de fibres par 100 kcal), les produits sur lesquels elles apparaissent restent des aliments de snacking. Elles entraînent un effet de « halo » et renvoient une image « santé » alors que ces aliments restent des produits à consommer avec modération car leurs taux de sucre, sel ou de matières grasses peuvent être élevés.
Les mentions marketing
Des mentions valorisant la présence de fruits sont affichées sur les paquets. Par exemple, la mention « Riche en fruits » apparaît sur 7 paquets. La moyenne de fruits dans ces références est de 17%. Cette mention n’est pas encadrée par la loi. Pour l’apposer il suffit à l'industriel de respecter un guide des bonnes pratiques rédigé par des acteurs du secteur des biscuits et des gâteaux. « Lorsqu’une mise en relief des fruits en tant qu’ingrédients est faite dans l’étiquetage ou la présentation des biscuits et gâteaux, les seuils suivants sont respectés [...] « riche en fruit » : 25% minimum d’équivalent fruit ». Pour 6 produits sur les 7, les 25% d’équivalent fruit ne sont atteints que grâce à d’autres fruits non mis en avant sur le paquet ! La définition concerne pourtant les fruits mis en relief…
Mention "Riche en fruits"
Les « Savane abricot Jungle » de Brossard affichent la mention "Riche en fruits"
Ils contiennent 8% de purée d’abricot, 6% de purée de pomme, 2% de purée d’abricot concentrée (équivalent purée d’abricot 6%), 2% de purée de pomme concentrée (équivalent purée de pomme 6%). Soit au total, 10% de purée d’abricot (14% si on prend en compte l’équivalent fruit), très loin donc des 25% minimum !
Ce qui a été pris en compte ici est le pourcentage total de fruits en équivalent fruits de 26%, qui dépasse à peine les 25% minimum imposée par la charte professionnelle des fabricants de biscuits et gâteaux de France
Un encadrement législatif
Il semble paradoxal que ces aliments puissent bénéficier d’allégations nutritionnelles telles que « Source de fibres » et de mentions non encadrées comme « Céréales complètes » ou « Riche en fruits », qui leur donnent un aspect « santé », alors qu’ils ne sont pas bons sur le plan nutritionnel. Elles induisent le consommateur en erreur.
Ces mentions ne sont fondées sur aucune réglementation. Il n’y a en effet aucune quantité minimum de fruits ou de céréales complètes exigée dans la recette. Afin d’y remédier, nous demandons un encadrement législatif imposant un seuil minimum.
Protocole d’enquête
Enquête dans 6 enseignes de la grande distribution, portant sur 68 produits (biscuits, gâteaux, barres de céréales) mettant en évidence la présence de fruits sur l’emballage Méthodologie.pdf145.8 KB
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