Les Français sont de gros consommateurs de poisson. 93 % d’entre nous en aurait acheté au cours des deux derniers mois, selon l’enquête du MSC rendue publique 6 octobre 2016. Avec nos 35 kg de poisson par personne consommé chaque année, dont 80 % est importé (source FAO), nous serions même un des principaux marché européen.
78 % des enquêtés pensent que pour protéger les océans, il faudrait consommer des produits de la mer issus de sources durables. Et 69% déclarent être prêts à modifier leurs habitudes de consommation en faveur de choix durables.
Cependant, les consommateurs interrogés ne classent la durabilité qu’en septième position des motivations d’achat, juste devant le prix et l’origine, mais loin derrière la fraîcheur, la qualité, le goût. Cette enquête révèle aussi que 60 % des sondés ne remarquent pas les produits écolabellisés en faisant leurs courses.
Et pour cause ! Malgré les demandes répétées des associations de consommateurs, et de la CLCV en particulier, la récente réforme de la politique commune de la pêche n’a pas prévu la mise en place d’un véritable écolabel européen. Du coup, le consommateur manque de repères pour acheter du poisson durable. Car ce qui existe n’est guère visible dans les points de vente.
Par exemple, le label MSC (Marine Stewardship Council) n’est présent que sur quelques 1300 références en France (poissons frais, surgelés et transformés confondus).Ce qui fait très peu ! En poisson frais, il ne concerne qu’une faible part des espèces capturées en France et commence tout juste à apparaître au rayon marée de quelques enseignes. Quant au label ASC (Aquaculture Stewardship Council), son équivalent pour l’aquaculture, il est pour ainsi dire inexistant dans l’hexagone !
Pas mieux du côté du nouvel écolabel français dédié aux produits de la pêche, issu du Grenelle de la mer, et dont la mise en place a quelque peu tardé. Au mieux, les premières espèces labellisées débarqueront dans nos poissonneries en 2017.
Dans ces conditions, même s’il est conscient des problèmes de surpêche ou s’il pense qu’il pourrait agir par ses choix de produits alimentaires, il n’est guère étonnant que le consommateur français ait du mal à rendre visible son envie de poisson durable dans ses actes d’achat.