Le règlement européen sur l’information du consommateur (INCO) prévoit l’étiquetage des nanomatériaux utilisés comme ingrédients. Si cette disposition n’est pas remise en cause sur le fond, la Commission européenne a transmis au Conseil une proposition que la CLCV juge pour le moins préoccupante. Celle-ci vise à exempter d’étiquetage certains additifs « nanos » d’ores et déjà autorisés et utilisés dans l’Union Européenne afin de ne pas jeter la confusion parmi les consommateurs en laissant entendre que ces additifs seraient nouveaux.
En clair, si cette proposition est adoptée, la nano-silice utilisée depuis plusieurs années comme additif antiagglomérant (par exemple dans le sel) échapperait à la mention « E551 [nano] » mais pourrait continuer à figurer dans la liste des ingrédients sous le terme de « E551 ».
Pour la CLCV, cette demande de dérogation est en totale contradiction avec le règlement INCO qui prévoit justement d’informer les consommateurs en toute transparence sur la présence d’ingrédients issus des nanotechnologies, qu’ils soient récents ou plus anciens.
C’est pourquoi l’association de consommateurs CLCV a adressé au ministre de l’économie, Benoît Hamon, un courrier rappelant que le gouvernement français s’était engagé à « se positionner au niveau européen en faveur de l’étiquetage des produits mis à la disposition du grand public et contenant des substances à l’état de nanoparticules ». Nous espérons donc que la France veillera à ce qu’une information complète des consommateurs soit garantie quant à la présence d’ingrédients « nanos » dans les aliments.
Alors que de nombreux consommateurs ont le sentiment que tous nos aliments sont suspects, il est grand temps que nos étiquettes deviennent plus transparentes !