« De temps en temps, une fois, deux fois, trois fois par jour »… D’ici mi-2015, les produits préemballés de marque Carrefour porteront, sur la face avant de l’emballage, un indicateur coloré conçu pour guider les consommateurs dans leurs choix alimentaires. C’est ce que vient d’annoncer le distributeur. Ce nouveau système d’étiquetage nutritionnel a été baptisé « aquellefréquence ».
Une initiative intéressante
La CLCV salue cette initiative de l’enseigne. Elle prouve qu’il est possible, contrairement à ce que soutient l’Ania – le syndicat des industriels de l’agroalimentaire – de mettre en place dans notre pays un étiquetage nutritionnel simple et facilement compréhensible.
Elle répond aussi aux attentes des consommateurs. En témoignent les enquêtes menées par la CLCV en 2006 et 2007 sur l’étiquetage nutritionnel : à peine 30 % des consommateurs disaient comprendre le système en vigueur. D’où l’intérêt d’un tel outil, qui peut les aider à repérer les produits les plus équilibrés mais aussi à consommer plus modérément ceux qui le sont moins. Et ainsi contribuer à la prévention des problèmes de santé liés à l’excès de sucre, de matières grasses et de sel (obésité, diabète, hypertension…). Par ailleurs, ce genre d'affichage favorise aussi l'évolution des recettes en faveur de compositions plus "saines".
Les consommateurs favorables
En mars 2014, nous avions soumis un autre projet d’étiquetage aux consommateurs, via un sondage sur notre site Le point sur la table. Là, chaque produit se voit attribuer une note nutritionnelle globale (de A à E) sous la forme d’une lettre associée à une couleur (de vert à rouge) pour davantage de lisibilité. A une très large majorité (84 %), les internautes se sont déclarés favorables à la mise en place d’un système visuel facile à repérer et à comprendre… et ce, malgré le lobbying de l’Ania, qui avait incité ses troupes à votre contre.
Reste à espérer qu’à la suite de Carrefour, d’autres distributeurs et fabricants auront, eux aussi envie de passer à l’acte, sachant qu’il serait toutefois contreproductif que chacun mette en place son propre système. L’initiative de l’enseigne incitera peut-être les pouvoirs publics à accélérer le mouvement. En effet, en juin 2014, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé que le projet de loi santé publique prévoirait un outil permettant de rendre compréhensible une information nutritionnelle aujourd’hui trop complexe. Ce projet de loi devrait être soumis au Parlement au cours du premier trimestre 2015.
Plus que jamais, les consommateurs ont besoin que tous travaillent ensemble à un système d’étiquetage nutritionnel harmonisé et que ce système soit validé par des experts scientifiques et l’Anses.