De tels systèmes d’étiquetage nutritionnel simplifié sont susceptibles d’inciter les consommateurs à modifier leur comportement d’achat. Parmi les 4, le Nutri-Score, logo synthétique basé sur un code couleur du vert à l’orange foncé et traduisant la qualité nutritionnelle globale du produit, s’impose comme le plus efficace.

Les précédents avis émis sur ce type d’étiquetage, tel que celui de l’Anses, étaient de nature théorique, alors qu’il s’agit ici d’une expérimentation concrète.

Les principales conclusions sont les suivantes : trois des systèmes d’étiquetage nutritionnel simplifié testés sont susceptibles d’entraîner des modifications dans les comportements d’achat avec, à la clé, un impact favorable en termes de santé publique.

Par ailleurs, Nutri-Score apparaît comme le système le plus efficace. Il n’entraîne jamais, contrairement aux autres, de dégradation de la qualité nutritionnelle des achats, il l’améliore même le plus souvent. Et ceci est encore plus vrai auprès des ménages défavorisés qui sont les plus touchés par des problèmes de santé liés à une mauvaise alimentation.

En outre, l’étude qualitative réalisée par le CREDOC place les systèmes synthétiques (Nutri-Score et SENS) devant les systèmes analytiques (Nutri Repère et Nutri Couleurs) : ils sont plus visibles, plus faciles à comprendre et à utiliser pour classer les produits. Sur ce point, le Nutri-Score se démarque une fois de plus : son design et ses couleurs permettent plus facilement d’ordonner les catégories de produits.

Au vu de ces conclusions, nous espérons une adhésion massive des industriels et des distributeurs au Nutri-Score, et ce, bien qu’ils ne soient pas obligés d’apposer ce logo sur leurs emballages. N’oublions pas que cette expérimentation a notamment été demandée par les acteurs économiques. Les consommateurs ne comprendraient pas que ces derniers en contestent les résultats et décident de ne pas jouer le jeu, voire d’opter pour leur propre logo sur les emballages, ce qui ne ferait qu’augmenter la confusion chez les consommateurs. Au passage, il convient de souligner que le Comité scientifique a observé un effet de défiance de la part des consommateurs vis-à-vis des produits non étiquetés.

La CLCV attend maintenant de la part des pouvoirs publics la mise en place effective de cet étiquetage nutritionnel simplifié pour répondre enfin aux attentes des consommateurs qui veulent disposer d’une information plus compréhensible que celle du tableau nutritionnel. Cela leur permettra, pour peu qu’on accorde des moyens à l’éducation nutritionnelle, d’adopter de meilleures habitudes alimentaires.

Enfin, à l’heure où la Commission européenne semble reconnaître du bout des lèvres que les systèmes d’information nutritionnelle simplifiés pourraient aider les consommateurs à faire de meilleurs choix alimentaires, la France et ses entreprises agroalimentaires, ne doivent pas perdre l’occasion d’impulser une nouvelle politique européenne en matière de nutrition et de prévention.

 

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