L’arrêté permettant la mise en place de l'étiquetage de l'origine du lait et de la viande dans les produits transformés, fabriqués en France, a été publié au Journal officiel le 30 septembre 2016.
On connaît donc désormais le cadre de l’expérimentation qui se déroulera en France à partir de janvier 2017 et pour une durée de deux ans. Elle a pour but de rendre obligatoire l'étiquetage de l'origine des viandes et du lait utilisés comme ingrédients pendant la durée de l’expérience. Mais attention tous les produits ne sont pas concernés !
Origine du lait utilisé comme ingrédient
Pour le lait utilisé comme ingrédient dans les produits laitiers, les pays de collecte, de conditionnement et de transformation devront être indiqués sur l’emballage. Si toutes les étapes de production se déroulent dans le même pays, la mention de l'origine pourra apparaître sous la forme « Origine : nom du pays ».
L’étiquetage sera obligatoire dès qu'un produit laitier contient au moins 50 % de lait. Un seuil a priori satisfaisant. Ce qui veut dire que le consommateur saura d’où viennent le lait, les laits aromatisés, le beurre et les matières grasses laitières à tartiner, la crème, les fromages, les yaourts et autres laits fermentés qu’il achète. Cependant, tout le rayon des produits ultra-frais ne sera pas concerné par l’expérimentation. C'est par exemple le cas des clafoutis qui bien que contenant du lait et de la crème n’atteignent pas le seuil de 50 %.
Origine de la viande utilisée comme ingrédient
Trois informations devront être communiquées pour la viande utilisée comme ingrédient : le pays de naissance de l'animal, le pays d'élevage et le pays d'abattage. Comme pour le lait, si toutes les étapes ont eu lieu dans un même pays, on pourra citer celui-ci une seule fois.
En ce qui concerne le seuil à partir duquel l’origine sera précisée, il est de 8 % (toutes viandes cumulées dans la liste des ingrédients). Un seuil à notre sens trop élevé puisqu’il permettra à des produits, notamment ceux d’entrée de gamme, de ne pas être concernés par l’étiquetage. En particulier, certains raviolis pur bœuf ou spaghettis bolognaise qui avaient été impliqués dans la fraude à la viande de cheval échapperont au dispositif. Tout comme des paellas, des couscous, des tartiflettes, des pasta box, des crêpes fourrées, des pizzas, etc.
Le Bio est exclu
Fort logiquement les produits alimentaires bénéficiant d'une appellation d'origine ne sont pas concernés par l’expérimentation. Mais c'est aussi le cas des produits issus de l’agriculture biologique. Ils bénéficient d'une dérogation et ne seront pas soumis à cet affichage obligatoire de l'origine. En effet, sous le logo européen figure déjà l'origine des matières premières agricoles mises en oeuvre.
Attention aux simplifications
Les anciens emballages sans mention de l’origine seront tolérés jusqu'à fin mars 2017. Ce n’est donc qu’à partir de cette date que le consommateur sera correctement informé.
Un bémol cependant. Les fabricants pourront s’ils le souhaitent remplacer le nom du pays d'origine par des mentions, plus simples et plus discrètes, telles que « Origine : UE » ou « Origine : Hors UE ». Quand les différentes étapes auront eu lieu dans différents pays. Mais aussi si elles se sont toutes déroulées dans un même Etat.
De quoi limiter l’information loyale du consommateur. En particulier lorsque l’origine n’est pas 100 % France, plusieurs fabricants pourraient être tentés par cette simplification qui masque de fait le circuit parfois complexe d'apprivisionnement des entreprises.