Les pesticides sont largement utilisés dans l'agriculture conventionnelle et leur utilisation présente des risques pour la santé (cancers, maladie de Parkinson) des agriculteurs et des jardiniers qui les utilisent ou pour les riverains des zones de culture. Présents à l’état de traces dans les aliments, les effets des pesticides sur la santé préoccupent les consommateurs qui redoutent des conséquences sur le long terme. Certains privilégient les produits Bio pour se mettre à l’abri de tous résidus de pesticides. Mais la consommation régulière de produits Bio protège-t-elle réellement la santé des consommateurs ? La question fait débat et les enjeux sont tels que plusieurs études scientifiques de grande ampleur se penchent actuellement sur le sujet.
C’est le cas par exemple de cette étude publiée il y a quelques jours dans le British Journal of Cancer. Elle est basée sur l’analyse des dossiers médicaux et des habitudes alimentaires de 600 000 femmes âgées de 50 ans et plus faisant partie de la cohorte « Million Women Study ». Les chercheurs ont en particulier regardé combien de femmes avaient développé 16 types de cancers parmi les plus communs dans les 9 années suivant l’enquête. Sur la base des données disponibles, les chercheurs de la Cancer Epidemiology Unit d'Oxford n’ont trouvé aucune preuve que la consommation régulière d’aliments cultivés sans pesticides réduisait le risque global de cancer chez la femme. Une des raisons invoquées par les scientifiques pourrait être le faible taux de résidus présents en général sur les fruits et légumes conventionnels produits et consommés en Europe ainsi que les habitudes de consommation (lavage, épluchage).
En France, l’enquête BioNutriNet en cours permettra également de mesurer le lien entre la consommation d’aliments Bio et le risque ou la protection vis-à-vis de maladies chroniques (cancers, maladies cardiovasculaires, obésité, diabète, etc.).
Lire le communiqué de presse publié par les auteurs de cette étude (en anglais)