La France compte environ 58 % de ménages propriétaires de leur résidence principale. Pour pouvoir acheter, la plupart ont souscrit un crédit immobilier auprès d’une banque pour une durée pouvant aller jusqu’à 25, voire 30 ans.
Aujourd’hui, beaucoup se demandent comment profiter de la baisse historique des taux d’intérêt : pour les prêts immobiliers longue durée à taux fixe, ils se négociaient à 2,3 % en début d’année d’après la Banque de France.
Le rachat de crédit peut s’avérer une opération intéressante et permettre soit de diminuer le coût des mensualités, soit de réduire la durée de remboursement de son crédit.
Renégocier
La première démarche à effectuer est d’aller voir la banque auprès de laquelle on a pris un crédit en lui demandant d’en renégocier les conditions. La banque n’y est pas obligée. Il faut aussi garder à l’esprit qu’elle appliquera des frais au titre de cette renégociation et qu’elle proposera souvent un taux moins intéressant que ceux du marché.
Si votre banquier actuel ne propose pas un taux compétitif, il reste possible de solliciter d’autres établissements financiers, directement ou par le biais d’un intermédiaire (courtier).
Avant d’entreprendre toute démarche, il faut d’abord vérifier où vous en êtes dans le remboursement de votre crédit. Plus il est avancé, moins un rachat est intéressant car on rembourse majoritairement les intérêts en début du crédit. Par exemple, pour un prêt immobilier de 15 ans, le rachat ne sera vraisemblablement plus intéressant après 7 ans de remboursement.
Faire ses comptes
Il faut ensuite faire ses comptes car racheter son crédit immobilier occasionne des frais qui sont loin d’être négligeables. La banque qu’on va quitter facturera des pénalités pour remboursement anticipé et le nouvel établissement percevra des frais liés au nouveau crédit (frais de dossier et frais de garantie du prêt). Compte tenu de ces frais, un rachat de crédit ne sera en général intéressant que si le nouveau taux proposé est inférieur d’au moins 1 point au taux détenu.
Pour sélectionner votre nouvelle banque, vous pouvez multiplier les rendez-vous auprès de différents établissements ou choisir de recourir à un courtier qui aura pour mission de dénicher le taux le plus attractif. Sur Internet, ce type d’offre se multiplie.
Le recours à un courtier permet de gagner du temps et de bénéficier de taux négociés. Il faut néanmoins garder à l’esprit qu’un courtier n’interrogera uniquement que les banques avec lesquelles il a signé un accord. Il ne percevra une rémunération que dans l’hypothèse où le consommateur aura signé effectivement un crédit immobilier obtenu par son intermédiaire.
Attention : si vous pensez avoir trouvé le taux qu’il vous faut, regardez bien s’il est fixe ou variable. Et dans ce dernier cas, vérifiez si les variations sont plafonnées (taux capé), car, à défaut, les mensualités pourront augmenter de manière imprévisible.
Assurance emprunteur
Lorsqu’on a sélectionné son offre de crédit, la recherche est loin d’être terminée. Les établissements financiers qui accordent un crédit immobilier imposent en effet la souscription d’une assurance emprunteur destinée à vous couvrir contre les risques d’invalidité et de décès. La banque prêteuse proposera sa propre assurance mais il est possible de souscrire un contrat parfois plus avantageux auprès d’un autre professionnel, sous réserve qu’il comporte un niveau de garanties équivalent. Il est donc essentiel de faire jouer la concurrence à la fois pour le prêt immobilier et pour l’assurance emprunteur qui y est associée.
Lorsque vous aurez sélectionné votre nouvelle banque, l’offre de prêt stipulera la plupart du temps que vous vous engagez à transférer vos comptes bancaires dans ce nouvel établissement. N’y voyez pas un frein à vos projets, car changer de banque est une opération beaucoup moins compliquée qu’il n’y paraît. Dans le cadre de l’aide à la mobilité bancaire, votre nouvelle banque pourra se charger de tout.
Rachat de crédit : rembourser moins ou moins longtemps
Louis a souscrit un crédit de 90 000 € en 2013 pour acheter son appartement. Il s’endettait pour 20 ans. Face à la baisse des taux d’intérêt, il décide, fin 2014, de faire appel à un courtier afin qu’il lui propose des offres de rachat. En 2015, le prêt est racheté par une banque. Parmi les modalités proposées, Louis choisit de ne pas modifier le montant des mensualités qu’il doit payer, il réduit donc la durée de remboursement de son crédit de 2 ans grâce à cette opération de rachat.
En 2016, interpellé par une nouvelle baisse des taux d’intérêt, Louis a entrepris de nouvelles démarches, cette fois auprès d’un courtier en ligne, en espérant réaliser de nouvelles économies. L’affaire est en cours.