Pilotée par le syndicat du commerce des produits congelés et surgelés (SNCE), cette étude montre que certains professionnels n’hésiteraient pas à tremper les poissons dans des bains d’eau et d’additifs afin d’augmenter artificiellement leur teneur en eau. Ce trempage permet de vendre de l’eau au prix du poisson avec des gains conséquents quand on sait que l’eau ajoutée peut représenter 30% du produit.
D’après cette enquête, les taux de fraude, très variables selon les espèces, pourraient atteindre 48% pour le Panga. En outre, un large éventail de produits et de réseaux de distribution seraient concernés : surgelés vendus dans leur emballage en grande distribution mais aussi filets vendus en décongélation dans les poissonneries, poisson servi en restauration collective et commerciale.
En novembre 2013, la CLCV a demandé aux ministres en charge de l’alimentation, de la pêche et de la répression des fraudes de renforcer les contrôles dans le secteur de l’industrie du poisson afin de mettre un terme à ces pratiques inacceptables. Compte tenu de ces révélations supplémentaires, nous demandons qu’une enquête officielle soit rapidement ouverte et que le cas échéant des poursuites soient engagées contre les professionnels responsables de ces fraudes.
Nous demandons par ailleurs un renforcement des règles d’étiquetage des produits à base de poisson. En effet, nous constatons que l’information dont disposent les consommateurs est particulièrement floue et qu’ils doivent souvent se contenter de mentions très évasives comme « poissons », « divers poissons et filetage de poissons », « chair de poisson » ou encore « préparation à base de poisson » sans aucune indication sur l’espèce et la nature de la matière première utilisée. Une telle opacité n’est pas de nature à renforcer la confiance des consommateurs quant à la qualité de ces produits.
(publié le 04 février 2014)