Depuis plusieurs mois, le feuilleton « Glyphosate » se déroule avec une certaine monotonie. Les réunions se succèdent et se ressemblent. Les Etats membres ne parviennent pas à trouver un accord et à décider s’il faut interdire le glyphosate, le ré-autoriser pour une courte durée ou en limiter les usages.
N-ième épisode le 24 juin : la réunion du comité d’appel formé des représentants des pays de l’UE, sous présidence de la Commission. Résultats des votes : 2 contre (la France et Malte) ; 7 abstentions (Allemagne, Autriche, Bulgarie, Grèce, Italie, Luxembourg et Portugal). Donc faute de majorité qualifiée, encore une fois, aucune décision n’a été prise. Le verdict final incombait donc légalement à la Commission européenne qui devait se prononcer avant le 30 juin, date de l’expiration de l’autorisation du glyphosate dans l’Union.
Le 29 juin 2016, celle-ci a finalement décidé de prolonger l’autorisation du glyphosate pour une période limitée. C’est-à-dire, jusqu’à ce que l’ECHA, l’Agence européenne des produits chimiques, termine l’évaluation de la dangerosité de cette substance présente dans de nombreux herbicides utilisés par les agriculteurs et les jardiniers. La publication de cette étude est prévue au plus tard à la fin de 2017.
La Commission a également proposé aux États membres de restreindre les conditions d'utilisation du glyphosate dans l'UE. En plus de l'interdiction d'un coformulant, ces conditions comprennent la limitation ou l’interdiction des traitements dans les zones spécifiques telles que les parcs publics et les terrains de jeux. Mais aussi un renforcement des contrôles pour les utilisations des herbicides juste avant la récolte.
Les premières discussions avec les États membres sur ces points ont eu lieu cette semaine, mais elles n’ont pas été concluantes.
Rien ne prouve donc que la publication de l’avis de l’ECHA fin 2017 permettra de mettre fin à la polémique et de décider de mesures afin de protéger les consommateurs et les agriculteurs.