Suite à notre Une « Épidémies d'E. coli : tirons les leçons des crises ! » et aux interventions dans les médias de la CLCV au sujet du rappel des steaks hachés vendus chez Lidl, un consommateur nous reproche de dédouaner les produits « discount » qui seraient les responsables de la contamination.
Quelques rappels, afin d’éclairer cette position.
Il y a eu en 2005 une épidémie analogue à celle que nous connaissons actuellement. A l’époque, la viande était vendue non par un discounter mais par les supermarchés Leclerc qui relèvent de la grande distribution « conventionnelle ». Toujours en 2005, une seconde épidémie a eu lieu avec cette fois du camembert au lait cru. Ce fromage traditionnel et bénéficiant AOC est souvent vendu plus cher ; mais de par sa nature il présente un risque plus élevé de contamination bactérienne.
Dans l’affaire des graines germées qui a causé plus de 30 morts en Allemagne tout récemment, il semble que l’exploitation à l’origine de la contamination soit une ferme « Bio ».
Ces quelques exemples montrent que le fait d’acheter des produits plus chers et sous signe de qualité ne met pas forcément les consommateurs à l’abri des risques d’intoxication alimentaire. En matière d’hygiène microbiologique et de sécurité sanitaire, les règles sont les mêmes pour tous les opérateurs discounter ou autres. Bien sûr, l’alimentation des animaux, les conditions d’élevage sont différentes d’une filière à l’autre. Cependant, il n’existe pas à notre connaissance de lien établi entre l’alimentation fournie aux bovins et un risque accru de contamination microbienne de la viande.
S’agissant plus précisément d’E. coli, la contamination a souvent lieu lors de l’abattage et de la préparation des carcasses. Elle peut aussi intervenir lors de la transformation et de la découpe de la viande. Or, un certain nombre d’abattoirs et d’ateliers de découpe et de transformation travaillent pour des filières différentes : sous signe de qualité ou non, marque de distributeurs, premiers prix, « grande marque » etc… Dès lors, ces différentes filières sont exposées à des risques d’accidents sanitaires comparables.