Alors même que la confiance des consommateurs dans la chaîne alimentaire est au plus bas suite à l’affaire des « lasagnes au cheval », la Commission européenne vient d’annoncer l’autorisation des protéines animales transformées en aquaculture. A terme, cette autorisation pourrait être étendue aux élevages de porcs et de volailles.
Pour la CLCV, il s’agit d’une mesure contreproductive et inopportune et nous maintenons que ces matières premières, interdites suite à la crise de la vache folle, auraient dû le rester.
Rappelons que l’ANSES, dans un avis défavorable à cette réintroduction datant de fin 2011, s’interrogeait sur la capacité des filières à garantir « l’étanchéité » c’est-à-dire à assurer que ces matières premières soient livrées uniquement à des élevages aquacoles. Deux ans après cet avis, nous avons de très sérieuses raisons de douter que cette étanchéité soit davantage garantie.
En effet, le scandale de la viande de cheval a mis en lumière les lacunes majeures de nos systèmes de contrôle, qu’il s’agisse des contrôles officiels ou des contrôles réalisés par les professionnels eux-mêmes. En effet, nous découvrons que, pendant des mois, des centaines de tonnes de viande relevant d’une voire de plusieurs fraudes grossières ont pu être écoulées un peu partout en Europe sans que personne ne donne l’alerte.
Face à un tel fiasco, l’urgence n’est pas d’alléger les mesures de sécurité sanitaire mais d’examiner comment les renforcer afin de regagner progressivement la confiance des consommateurs.
A cet égard, nous demandons un audit global et transparent sur la traçabilité et les contrôles alimentaires en Europe afin d’en identifier les failles. Nous souhaitons également qu’une politique de contrôle coordonnée et harmonisée entre états membres se mette en place afin de tenir compte de la complexité et de l’internationalisation croissante des filières agroalimentaires.
(Publié le 18/02/2013)