Les services de contrôle du ministère de l’agriculture, des douanes et de la répression des fraudes ont annoncé le 10 octobre que des bonbons de la marque « White Rabbit » et des biscuits « Koala », tous d’origine chinoise, étaient contaminés à la mélamine. Si vous détenez ces produits, il ne faut pas les consommer et il est conseillé de les ramener sur le lieu de vente.
Rappelons qu’en Chine au moins quatre nourrissons sont morts et plusieurs dizaines de milliers sont hospitalisés suite à l’incorporation frauduleuse de mélamine dans le lait. La mélamine, normalement utilisée pour la fabrication de plastique et de colle, permettait de falsifier la mesure des taux protéiques.
Il se trouve que le lait et les produits laitiers chinois faisaient l’objet d’un embargo européen depuis 2002, les autorités considérant que ces produits n’offraient pas de garantie sanitaire suffisante. A priori aucun lait, fromage ou yaourt chinois contaminé n’a donc pu rentrer en Europe.
En revanche, avant que n’éclate ce scandale alimentaire, des biscuits, des bonbons et du chocolat au lait chinois entraient dans l’Union. Face au risque de contamination lié à ces denrées, l’Union européenne a pris fin septembre des mesures concernant les importations chinoises. Ou plutôt des demi-mesures qui se révèlent aujourd’hui insuffisantes. En effet, la commission n’a pas demandé de retrait systématique mais la mise en place de contrôles partiels.
Seuls étaient testés les produits contenant plus de 15% de poudre de lait, ce seuil reposant sur un avis de l’agence européenne de sécurité alimentaire. Il faut aussi ajouter que, si ces tests étaient obligatoires pour les produits entrant dans l’Union, ils étaient seulement « aléatoires » pour les produits déjà sur le marché… Concrètement, de nombreux biscuits chinois qui contiennent autour de 3 % de poudre de lait n’étaient pas contrôlés.
Or, ce sont justement des produits en dessous du seuil de 15% d’ingrédients laitiers qui posent aujourd’hui problème ! C’est pourquoi la CLCV demande la "tolérance zéro", à savoir un retrait et un embargo immédiat sur toutes les denrées d’origine chinoise susceptibles de contenir des ingrédients laitiers, quelque soit les quantités mises en oeuvre. Les services sanitaires français affirment avoir pris des mesures dans ce sens depuis plusieurs semaines.