Tout le monde admet que le lait maternel est l’aliment de référence adapté aux besoins du nourrisson. Mais il arrive qu’on ne veuille pas ou qu’on ne puisse pas allaiter son bébé. Il existe alors des substituts au lait maternel. Ce sont des préparations (à base de protéines animales ou végétales) spécifiquement formulées pour couvrir les besoins des tout-petits. Cependant, pour des raisons variées comme des allergies, des intolérances ou par simple choix alimentaire, certains parents utilisent des boissons végétales (« lait » de soja, d’amande, de riz, etc...) pour la préparation des biberons.
Suite au signalement de plusieurs cas graves chez de très jeunes enfants ayant été partiellement ou totalement nourris avec ces boissons, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (ANSES) s’est penchée sur les risques liés à leur utilisation pour l’alimentation des nourrissons de la naissance à 1 an.
Les boissons végétales sont souvent considérées par les consommateurs comme des alternatives au lait. Cependant, même lorsqu’elles sont enrichies, elles n’ont pas été formulées pour les bébés. Elles ne permettent donc pas de couvrir intégralement les besoins nutritionnels très spécifiques des nourrissons de la naissance à un an. Or, chez l’enfant, toute insuffisance d’apport en énergie, protéines ou acides aminés, lipides, minéraux, vitamines, oligo-éléments peut avoir des répercussions sur la croissance en poids, en taille et sur le développement cérébral. C’est pourquoi l’Agence considère que ces produits ne doivent pas être utilisés chez les bébés de moins de un an.
Afin de renforcer l’information des consommateurs, l’ANSES souhaiterait que l’étiquetage de ces produits indique d’une part la composition nutritionnelle en énergie, macronutriments, minéraux, oligo-éléments et vitamines, et d’autre part qu’ils ne conviennent pas à l’alimentation des enfants âgés de moins de 1 an et que leur utilisation peut être à l’origine d’accidents graves.
Cas des laits d’origine non bovine (lait de chèvre, de brebis, etc.).
Les conséquences de l’utilisation chez le nourrisson de ces laits sont moins documentées. Cependant, en dehors d’une formulation spécifique, la composition naturelle de ces laits (tout comme celle du lait de vache) est inadaptée aux besoins nutritionnels des nourrissons. Certains présentent en effet une teneur en protéines trop élevée ou des compositions en micronutriments inadaptées (par exemple, les teneurs en folates et en vitamine B12 du lait de chèvre sont trop faibles). Ces laits ne doivent donc pas être utilisés chez les bébés de moins de un an.