Conséquence des peurs alimentaires et des budgets étriqués, faire la cuisine n’est plus ringard. Les magazines et les émissions de télé sur la cuisine, tout comme les sites Internet de recettes se portent à merveilles et proposent de nous aider à retrouver le chemin des fourneaux.
Et comme le fait-maison a le vent en poupe, l’industrie agro-alimentaire prend la vague et surfe sur la tendance. Son but, nous permettre d’annoncer fièrement à notre famille ou nos convives « c’est moi qui l’ai fait ! » tout en continuant à nous vendre des produits. Son astuce, jouer sur notre manque de temps, notre inexpérience, en essayant de nous faire avaler des promesses farfelues.
Et voici pour nous aider une pâte à gâteau marbré « Trésor de grand-mère » avec des ingrédients dont ma grand-mère ne soupçonnait même pas l’existence comme de l’huile de palme, de l’humectant (du glycérol), des émulsifiants et du colorant (bêta-carotène) ! Ou cette préparation pour crumble (c’est pourtant si simple à faire) avec de la graisse végétale en poudre, du stabilisant et du lactosérum. Ou encore de la levure chimique additionnée d’un « prolongateur de moelleux » (en fait un émulsifiant) pour que « vos gâteaux se conservent sans perdre leur moelleux pendant trois jours… ». Ce qui s’avère généralement inutile puisque, bizarrement, les gâteaux fait-maison disparaissent aussi vite qu’ils ont été préparés ! Le pompon revient sûrement à cette préparation primée au SIAL (Salon international de l’innovation alimentaire) pour vous aider à réaliser du pain perdu, cette recette simplissime.
Ces préparations en général ne nous font gagner aucun temps. Plus encore ! Assez onéreuses, en y recourant, nous perdons à la fois la maîtrise des ingrédients des préparations maison et les économies que nous pourrions faire. Or, c’est là tout l’intérêt de faire soi-même la cuisine.