Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a révisé la classification du glyphosate, l'herbicide le plus couramment utilisé en France. En raison du rôle de cette substance dans le développement, entre autres, du lymphome non hodgkinien chez les agriculteurs, et sur la base de tests en laboratoire sur des souris et des cellules humaines, les experts du CIRC l’ont classé comme « probablement cancérigène pour l'homme » (catégorie 2A). Suite à cette classification, la CLCV interpelle les autorités compétentes françaises et européennes.
Un grand nombre de produits sur le marché contiennent du glyphosate. De plus, cette substance et son principal produit de dégradation, l’acide aminométhylphosphonique (AMPA), ont été retrouvés dans les produits alimentaires, les eaux et les sols, ce qui accroît l’exposition des consommateurs à ces produits (multi-exposition). Au vu de ces éléments et de la classification récente du glyphosate comme probablement cancérigène, nous nous interrogeons sur la sécurité de ce produit et demandons que des mesures soient prises pour protéger les consommateurs.
Plus précisément, nous demandons une analyse approfondie, d’une part, de l'utilisation du glyphosate dans l’agriculture et, d’autre part, de son impact sur l'environnement et la santé des consommateurs. Dans ce contexte, nous souhaitons qu’une analyse des bénéfices/risques des alternatives possibles dans le cadre d’un usage agricole au glyphosate soit lancée par l’agence sanitaire.
Nous souhaitons également l’intégration de la synthèse effectuée par le CIRC dans la réévaluation de la sécurité du glyphosate en cours par l’EFSA, ainsi que la prise en compte de tous les autres éléments de preuve scientifique pertinents et indépendants.
De plus, nous voulons que le glyphosate et ses divers métabolites, en particulier l’AMPA, soient pris en compte lors de cette réévaluation.
Enfin, nous exigeons qu’une attention toute particulière soit portée sur les risques encourus par les agriculteurs et les autres personnes exposées au glyphosate soit directement (notamment les jardiniers) soit indirectement (les riverains de zones traitées et les consommateurs).
En particulier, pour des usages non professionnels, nous demandons de suspendre, par mesure de précaution, les ventes en libre-service de ce produit. Nous conseillons notamment aux particuliers concernés de se tourner vers des solutions alternatives au désherbage à base de glyphosate.