Entre 2014 et 2015, l’indicateur qui permet de mesurer l’usage des pesticides en France, le NODU(*), a diminué de 2,7 % par rapport à l’année précédente. Ce dont s’est félicité le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll.
On peut comprendre qu’un ministre se réjouisse de voir s’inverser une courbe pour l’instant systématiquement à la hausse. Néanmoins, l’objectif d’Ecophyto 2 qui fixe une réduction progressive des produits de traitements de 25 % d’ici à 2020, puis de 50 % à l’horizon 2025, paraît pour l’instant difficilement atteignable.
D’autant qu’à y regarder de plus près, on ne peut pas dire que ces chiffres traduisent réellement un changement dans les pratiques agricoles actuelles.
Tout d’abord, il faut se souvenir que si les ventes reculent un peu entre 2014 et 2015, elles avaient progressé de 9,4% entre 2013 et 2014, et de 4% entre 2012 et 2013. De plus, la valeur moyenne triennale du NODU augmente de 4,2 % entre les périodes 2012-2014 et 2013-2015.
Ce chiffre encourageant pourrait en fait résulter des efforts déjà visibles par les professionnels non agricoles. En effet, de très nombreuses collectivités, tout comme des jardiniers amateurs, ont mis en place des solutions alternatives au traitement systématiques des surfaces. Et cela se voit, puisque le NODU des zones non agricoles baisse lui de 14%.
(*) NODU (pour NOmbre de Doses Unités) : Calculé à partir des données de vente des distributeurs de produits phytopharmaceutiques, le NODU correspond à un nombre de traitements « moyens » appliqués annuellement sur l’ensemble des cultures, à l’échelle nationale. Il existe un NODU des usages agricoles, ainsi qu’un NODU des zones non agricoles. Ce dernier permet de suivre spécifiquement l’utilisation des produits de traitement par les professionnels (traitements des voiries, des parcs publics, des cimetières, des voies ferrées,…) et des très nombreux jardiniers amateurs.