Depuis janvier 2010, il est interdit de vendre ou d’offrir gratuitement à des mineurs de moins de 18 ans des boissons alcoolisées à consommer sur place ou à emporter dans les débits de boissons et tous commerces ou lieux publics. Néanmoins, malgré les dispositions visant spécifiquement à protéger les mineurs vis-à-vis de l’alcool, un certain nombre de jeunes mal informés ou incités par des plus âgés (y compris dans le cadre familial) ont des contacts réguliers avec l’alcool à l’adolescence. Et plusieurs études montrent que l’alcoolisation de l’adolescent est de plus en plus fréquente.
Chez les jeunes, cette banalisation de l’alcool et des pratiques dangereuses telles que le « binge drinking » (boire massivement et très rapidement) sont particulièrement préoccupantes si on en croit les travaux publiés récemment par des chercheurs de l’INSERM dans la revue Neuropharmacology. En effet, ces études, menées dans le cadre du projet européen AlcoBinge, ont montré que les intoxications répétées à l’adolescence, alors que le cerveau n’a pas fini sa maturation, entrainent une perte de contrôle de la consommation d’alcool à l’âge adulte, et provoquent des modifications neurologiques à long terme.
Du coup, les jeunes ayant eu leurs premières expériences d’ivresse répétées dès le début de l’adolescence pourraient être beaucoup plus vulnérables face à l’alcool à l’âge adulte.
Neuropharmacologie, 31 décembre 2012, Alcohol intoxications during adolescence increase motivation for alcohol in adult rats and induce neuroadaptations in the nucleus accumbens, Stéphanie Alaux-Cantin, Vincent Warnault, Rémi Legastelois, Béatrice Botia, Olivier Pierrefiche, Catherine Vilpoux and Mickaël Naassila