Parmi les quelques 250000 participants à l’enquête NutriNet-Santé, un sous-échantillon de 54311 personnes a répondu à un questionnaire spécifique sur la consommation de produits Bio.
L’analyse des réponses, réalisée par les chercheurs français de l'Unité de Recherche en Épidémiologie Nutritionelle (INSERM INRA CNAMUNIV P13), permet de confirmer ce que laissaient entrevoir divers sondages.
Les produits Bio sont perçus comme étant meilleurs pour la santé par presque 70 % des répondants. Cependant, ils sont 51% à considérer qu’ils sont trop chers.
Les chercheurs ont réparti les Nutrinautes en différents sous-groupes, en fonction de leur fréquence d’achat de produits Bio. Les « non consommateurs » (35.5% des participants), les « consommateurs occasionnels » (50.7 %) et les « consommateurs réguliers » (14 %).
Sans réelle surprise, les consommateurs réguliers de produits issus de l’agriculture Bio ont un niveau plus élevé d’éducation et sont physiquement plus actifs que les autres.
Cette étude scientifique, menée sur un grand nombre d’adultes, permet également pour la première fois de cerner le profil nutritionnel des amateurs de Bio. Ainsi, leurs apports sont plus élevés pour les vitamines et minéraux (+10 à 20%), les oméga-3 (+20%) et les fibres (+27 %), alors même que leurs apports caloriques moyens journaliers sont identiques à ceux des « non consommateurs de Bio ». Cela s’explique par des choix alimentaires différents (plus de produits végétaux et moins de boissons sucrées ou alcoolisées, de charcuteries, de fastfood ...) et une alimentation globalement plus proche des recommandations du PNNS.
Par ailleurs, les chercheur ont analysé les IMC des différents sous-groupes. Même après avoir pris en compte des différences telles que le modèle alimentaire plus sain, le tabagisme, l'âge ou l'activité physique, il semblerait que les « consommateurs réguliers de Bio » ont une moindre probabilité que les « non consommateurs » d’être en surpoids (-36% pour les hommes et -42% pour les femmes) ou d’être obèses (-62% pour les hommes et -48% pour les femmes).
Néanmoins, de l’aveu même des chercheurs, ces résultats doivent être interprétés avec prudence. Des études supplémentaires sont nécessaires afin de savoir si cela est en rapport avec une moindre exposition aux pesticides.
« Profiles of organic food consumers in a large sample of French adults: results from the Nutrinet-Santé Cohort Study » publié dans la revue scientifique internationale PlosOne le 18 octobre 2013, par Emmanuelle Kesse-Guyot, Sandrine Péneau, Caroline Méjean, Fabien Szabo de Edelenyi, Pilar Galan, Serge Hercberg et Denis Lairon.
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