Aspartame, saccharine, acésulfame K, sucralose, Stévia (glycosides de stéviol), … les édulcorants intenses sont des additifs alimentaires ayant le point commun d’avoir un pouvoir sucrant extrêmement élevé. Ils sont donc utilisés pour donner une saveur sucrée aux aliments en apportant peu ou pas de calories.
Si certains comme l’aspartame restent suspects aux yeux des consommateurs malgré les avis rassurants des agences de santé, d’autres comme la Stévia semblent avoir le vent en poupe en raison de leur « naturalité ». Mais les édulcorants servent-ils vraiment à quelque chose pour les mangeurs, diabétiques ou non ? Peuvent-ils avoir un intérêt pour la population générale dans le cadre d’une politique de santé publique visant à réduire l’obésité ?
Dans son avis du 9 janvier 2014, l'ANSES indique que, si la substitution du sucre par des édulcorants intenses permet dans la plupart des cas un moindre apport énergétique à court terme, pour l’instant les études scientifiques disponibles portent sur des durées insuffisantes pour garantir le maintien de cet effet à long terme.
À l’issue de son travail, l’Agence considère également que la consommation de produits contenant des édulcorants intenses ne présenterait pas de réel intérêt sur le contrôle du poids, la glycémie des sujets diabétiques, ou encore sur l’incidence du diabète de type 2.
Il n’y aurait donc pas de raison d’encourager, dans le cadre d’une politique de santé publique, la substitution des sucres par des édulcorants intenses. L’objectif de réduction des apports en sucres doit par contre être atteint par la réduction globale du goût sucré de l’alimentation, et ce dès le plus jeune âge.
À ce titre, elle rappelle, comme le souligne la CLCV dans ses actions alimentaires de terrain, que les boissons édulcorées et les boissons sucrées ne doivent pas se substituer à la consommation d’eau.