Comme nous le redoutions fin mars, le Parlement européen a globalement suivi les conclusions de la commission parlementaire en charge du dossier et cédé aux fortes pressions de l’industrie agroalimentaire.
Les députés ont ainsi majoritairement rejeté le principe d’un système de feux de signalisation indiquant les quantités particulièrement élevées de sel, sucres ou matières grasses présentes dans certains aliments. Pourtant plusieurs études menées par les associations de consommateurs (dont la CLCV en France) ont montré que les consommateurs européens y sont favorables. Ils considèrent en effet que cela pourrait les aider à choisir les produits alimentaires plus judicieusement.
Le Parlement européen s’est même opposé à la possibilité pour les États membres d'adopter, au niveau national, le fameux code couleur... ou de le maintenir là où il existe déjà. Ainsi, la Grande-Bretagne où ce codage couleur est une recommandation des instances sanitaires pourrait se voir contrainte d’y renoncer. Franchement, on peut se demander si nos eurodéputés sont au courant de la progression du surpoids et de l’obésité en Europe !
En revanche, à l’issue de ce vote, les parlementaires ont maintenu la disposition relative aux profils nutritionnels. Elle constitue la base de la réglementation sur les allégations nutritionnelles et de santé des denrées alimentaires et était menacée de disparaître sous la pression de certains industriels. Autre point positif : l’étiquetage nutritionnel devrait être obligatoire sur tous les produits.
Tous ces résultats sont à prendre au conditionnel car le Conseil des ministres et la Commission ont encore leur mot à dire sur le projet de règlement.