Malgré la crise, l’engouement des Français pour les produits issus de l’agriculture biologique persiste. Ainsi, nous serions 75% à acheter au moins occasionnellement du Bio. Plusieurs raisons à cela : un geste pour la santé (56% des sondés par BVA en février 2014), pour l’environnement (41%), le goût meilleur des produits Bio (35%) ou en réaction aux scandales alimentaires récents (29%).
Cependant, la part du budget alimentaire consacrée au Bio reste faible. Ainsi, sur les 1000 personnes interrogées par BVA, 56% d’entre elles déclarent dépenser moins de 25 euros par semaine dans les rayons Bio.
Acheter Bio resterait-il un luxe ? C’est ce qu’ont voulu vérifier les enquêteurs de la CLCV du Finistère en relevant les prix de divers produits Bio et non Bio dans divers supermarchés et magasins spécialisés du département(*). Dans leur panier, des pommes de terre, du pain, du lait, de la farine, de l’huile, des steaks hachés, des bananes, des carottes, du café, ...
Premier constat, le panier Bio coûte plus cher (+ 24,4 %) ! Mais au sein du panier, certains produits ont des prix comparables, voire parfois moins élevés, en Bio qu’en conventionnel. C’était par exemple le cas de l’huile d’olive ou du café. D’autres, au contraire, sont systématiquement beaucoup plus chers dès qu’ils sont labellisés Bio. Il s’agissait en particulier de la farine, du couscous et plus généralement des fruits et légumes. Ceci s’explique par des rendements moins importants en Bio ou par des coûts de production plus élevés.
Pour les autres produits, s’ils sont certes plus élevés en moyenne dans les rayons Bio, il existe de grandes variations d’un magasin à l’autre en fonction des politiques commerciales des enseignes ou des circuits d’approvisionnement.
Même s’il n’est pas systématique, le surcoût des produits bio est une réalité qui doit inciter les agriculteurs et les consommateurs à s’interroger. La solution des problèmes environnementaux de l’agriculture passe-t-elle par une conversion de l’ensemble de notre agriculture au bio au risque de voir les prix alimentaires grimper fortement ? Ne faut-il pas plutôt faire évoluer l’agriculture conventionnelle vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement comme le préconisent les promoteurs de l’agroécologie ?
(*) Prix relevés entre le 15 janvier et le 15 février 2014.